Le 3 mai 2005
Une plume de combat tombée de la lune.
Une plume de combat tombée de la lune.
Entendu l’autre soir au bistro le poète genevois Vahé Godel citant Ramuz : "J’écris pour me prouver que j’existe." Réponse indirecte à la lourdeur éditoriale des temps, aux auteurs ras-de-terre, aux pipoles qui écrivent leur livre comme d’autres promènent leurs états d’âmes et leurs lubies.
A cette société qui n’en finit pas de faire son spectacle, Vahé Godel préfère l’ombre. Le retrait. Selon lui, la poésie, pour résister, se doit d’être souterraine, plus clandestine que jamais. Senti, dans ses propos, du renoncement. Des regrets, aussi, pour les années 60, 70, pour ce Groupe d’Olten auquel il adhéra comme tant d’autres écrivains suisses engagés, militants. Et qui militaient au grand jour.
Pensé alors au Groupe Octobre, avec lequel Prévert et sa bande mordaient le monde. Puis remonté plus loin, à la fin du siècle précédent, au théâtre de Rostand. "Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers/Pour un oui, pour un non, se battre, ou faire un vers !/Travailler sans souci de gloire ou de fortune/A tel voyage, auquel on pense, dans la lune !"
Suis resté un moment tout là-haut, porté par la voix du poète genevois. Et ce café littéraire, qui en quelques mots à peine m’avait promené de Brel à Cyrano, m’apparut alors comme un nécessaire et agréable combat.
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