Classe américaine
Le 25 février 2005
Un hommage aux radios américaines d’antan ; un album folk relâché à la construction quelque peu alambiquée.
- Artiste : M. Ward
L'a écouté
Veut l'écouter
Sous forme d’hommage aux radios de sa jeunesse, le jeune prodige américain signe un quatrième album relâché et inspiré, une bouffée d’oxygène après la tension de Transfiguration of Vincent.
Transistor radio est une œuvre singulière, bâtie autour d’éléments disparates, mais d’une identité sonore indéniable. Autour de reprises surprenantes (le disque s’ouvre sur une relecture instrumentale du You still believe in me des Beach Boys et se clôt sur une déclinaison fidèle à la guitare d’une pièce pour piano de Bach !), Matt Ward alterne courtes vignettes (One life away, Regeneration n°1) et vraies chansons qui refont l’histoire de la musique américaine. Il donne ainsi l’illusion de tourner frénétiquement la grosse molette de sa radio d’antan, zappant constamment, passant ainsi de la surf music du subtil Hi-fi au folk posé de Fuel for fire, du ragtime blues de Big boat aux accents country du mélancolique Paul’s song.
Et c’est finalement autour d’une poignée de chansons essentielles que Ward nous touche le plus, déroulant à l’envi ses thèmes les plus forts : la solitude sur Fuel for fire, Hi-fi et Radio campaign, l’insomnie sur Four hours in Washington ou la difficulté d’être sans cesse sur les routes sur le grandiose Paul’s song, clé de voûte du disque. Dans ces moments-là, on oublie alors le concept forcément frustrant du disque. Car à force de "changer de station" , à force de passer d’une vignette à une chanson, d’un genre à un autre, Ward perd parfois une cohérence dont sa folk music ouatée a besoin pour garder l’auditeur au chaud.
Evidemment, depuis la découverte d’un certain Devendra Banhart, il est difficile d’éviter une comparaison qui saute aux oreilles : même voix éraillée, un son très proche - bien que plus dépouillé chez Ward -, et une approche assez similaire de l’enregistrement : des albums généreux, cohérents dans les sonorités country folk, construits autour de vignettes racontant des histoires naïves ou graves, dont le chanteur occupe souvent le centre. Mais il serait dommage de condamner M. Ward à cette comparaison, lui qui en est à son quatrième album, et qui charrie une tradition de la musique américaine que Banhart, pour sa part, n’embrasse pas totalement.
Transistor radio, M Ward (Matador/Beggars/Naïve)
Tracklisting :
1 You still believe in me
2 One life away
3 Sweethearts on parade
4 Hi-fi
5 Fuel for fire
6 Four hours in Washington
7 Regeneration #1
8 Big boat
9 Paul’s song
10 Radio campaign
11 Here comes the sun again
12 Deep dark well
13 Oh take me back
14 I’ll be yr bird
15 Lullaby & exile
16 Well-tempered clavier
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.