Un super-héros qui a du piquant
Le 23 mars 2021
On ne l’attendait pas aux commandes d’un tel film mais Michel Gondry montre qu’il a plusieurs casquettes et nous prend sans vert.
- Réalisateur : Michel Gondry
- Acteurs : Cameron Diaz, Tom Wilkinson , Edward Furlong , Seth Rogen, Jay Chou, Christoph Waltz, Edward James Olmos, David Harbour
- Genre : Comédie, Fantastique, Action, Film de super-héros
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Durée : 1h57mn
- Date télé : 25 août 2023 20:55
- Chaîne : RTL9
- Date de sortie : 12 janvier 2011
- Plus d'informations : Le site officiel
Résumé : Le directeur du journal Daily Sentinel se transforme la nuit en super-héros connu sous le nom de Frelon Vert. Il est secondé par Kato, l’expert en arts martiaux.
Critique : The Green Hornet n’est pas vraiment un film de Michel Gondry (au sens où on peut l’entendre). En s’attaquant à un blockbuster, on pouvait craindre que le réalisateur de La Science des rêves s’efface derrière la machine hollywoodienne. C’est effectivement le cas et, pourtant, il n’y a pas lieu de s’en plaindre tant Gondry se montre à l’aise avec cette adaptation du Frelon Vert, émissions radiophoniques qui se déclinèrent ensuite en série télé dans les années 60 (celle-là même qui popularisa un certain Bruce Lee).
- © 2011 Original Film, DreamWorks Pictures. Tous droits réservés.
Nonobstant, on comprend ce qui a pu pousser Michel Gondry à s’intéresser à un tel projet (on se souvient que The Green Hornet devait au préalable être réalisé par Stephen Chow). Si on ne retrouve plus le Gondry poétique et bricoleur de Soyez sympas, rembobinez, c’est davantage l’artiste formaliste que l’on retrouve ici derrière la caméra, le réalisateur de clips. Le cinéaste français a souvent aimé expérimenter de nouvelles techniques (en se les réappropriant même). Il a notamment été l’un des premiers à utiliser des centaines d’appareils photos synchronisés en 1995 pour le clip vidéo Like a Rolling Stone des Rolling Stones, quatre ans avant que les frères Wachowski popularisent et baptisent ce principe, le « bullet-time photography », dans le film Matrix. Gondry en reprend d’ailleurs l’effet dans The Green Hornet, en l’amplifiant (le dédoublement du décor), lors de séquences de baston aussi inventives visuellement qu’au niveau de la chorégraphie. Le temps d’une scène, le cinéaste revisite également le split screen avec virtuosité (un plan-séquence qui se divise en plusieurs plans-séquences), dans un style qui se marie parfaitement avec cette histoire de super-héros. On attendait également Gondry sur la 3D, il ne déçoit pas là non plus et l’exploite merveilleusement.
- © 2011 Original Film, DreamWorks Pictures. Tous droits réservés.
Mais The Green Hornet n’est pas qu’une réussite visuelle, le long-métrage s’appuie également beaucoup sur le travail des deux scénaristes, Seth Rogen (que l’on retrouve dans le rôle du « Green Hornet ») et Evan Goldberg. Le duo n’en est pas à son coup d’essai puisqu’on leur doit notamment le scénario de l’excellent SuperGrave de Greg Mottola. Et si cette nouvelle histoire de super-héros n’a rien d’exceptionnel en soi (le Frelon Vert est la réunion de plusieurs super-héros), le film ne tombe pour autant pas dans la simple parodie. L’écriture brille avant tout par la qualité de ses dialogues et le portrait de ses personnages (à l’exception de celui interprété par Cameron Diaz, pas vraiment exploité). The Green Hornet se concentre essentiellement sur le duo de justiciers entraînant le film vers le buddy movie. Tous deux se montrent hilarants et prennent manifestement beaucoup de plaisir à camper ces personnages (Seth Rogen se montre impeccable dans ce rôle). Le reste de la distribution n’est pas en reste avec un Christoph Waltz (l’inoubliable nazi d’Inglourious Basterds) très bon dans le rôle d’un méchant en recherche de reconnaissance (c’est d’ailleurs le lot de chacun des protagonistes). A noter aussi le tordant caméo de James Franco, dans l’une des premières scènes du film, laquelle vient finalement donner le ton. Pendant près de deux heures, Gondry ne s’en éloignera pas, mélangeant comédie et action avec un rythme et une efficacité imparables. The Green Hornet s’impose alors comme un divertissement de très haute volée.
Galerie photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Norman06 16 janvier 2011
The Green Hornet - la critique
Gondry aurait-il perdu son âme avec ce blockbuster pour teenager à pop corn et magnum ? Certainement pas ! Bien au contraire, sa palette s’enrichit de trouvailles visuelles hallucinantes, surpassant le ton faussement audacieux de certains de ces ratages (La sciences des rêves). Décapant !
Frédéric de Vençay 11 février 2011
The Green Hornet - la critique
En effet, c’est moins un film de Michel Gondry que de Seth Rogen, qui tient ici la tête d’affiche avec un bagout déconcertant, croisement étonnant entre Bruce Wayne et Michael Youn (et qui partage une belle alchimie avec son partenaire Jay Chou). Le film vaut surtout pour son humour tordant, son parfum de série B à la Richard Donner ("L’Arme fatale"), son esprit "rêve de gosse" qui ne se prend pas au sérieux. Pas étonnant, d’ailleurs, que le réalisateur soit aussi à l’aise pour diriger (et canaliser) les acteurs comiques, tous grands gamins comme lui (Jim Carrey, Jack Black, Rogen). Côté mise en scène, ça reste assez anecdotique voire "limite" (scènes d’action moches, 3D inutile), et on attend Gondry en meilleure forme pour sa prochaine pépite visuelle.