Science confuse
Le 2 août 2020
Une bluette enchanteresse, qui ne tient pas toutes ses promesses.
- Réalisateur : Michel Gondry
- Acteurs : Charlotte Gainsbourg, Pierre Vaneck, Miou-Miou, Gael García Bernal, Emma de Caunes, Alain Chabat, Sacha Bourdo, Aurélia Petit, Joëlle Robin
- Genre : Comédie, Fantastique, Romance
- Nationalité : Britannique, Français
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Durée : 1h45min
- Date télé : 2 août 2020 23:00
- Chaîne : ARTE
- Date de sortie : 16 août 2006
Résumé : {{L’argument :}} Venu travailler à Paris dans une entreprise fabriquant des calendriers, Stéphane Miroux mène une vie monotone qu’il compense par ses rêves. Devant des caméras en carton, il s’invente une émission de télévision sur le rêve. Un jour, il fait la connaissance de Stéphanie, sa voisine, dont il tombe amoureux...
Critique : Michel Gondry est un artisan de l’image. On le sait depuis ses premiers clips, pour Björk notamment, jusqu’à son deuxième long métrage, le merveilleux Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Ce goût du bricolage et cet amour des effets spéciaux à la Méliès, entièrement faits à la main, nous les retrouvons, dans ce troisième opus, au service d’une histoire d’amour simple parce que complexe, comme toutes les histoires d’amour. Mais l’originalité principale du cinéaste français, ce qui le différencie des autres, c’est qu’il associe son amour de la création à une réflexion sur la création de l’amour. On a beau connaître certaines recettes, l’alchimie entre deux êtres n’en reste pas moins un mystère la plupart de temps. C’est donc la naissance de cet amour entre les personnages de Gael García Bernal et Charlotte Gainsbourg que Gondry tente d’étudier avant de nous délivrer sa conclusion : pour naître, l’amour doit être créatif. Ce n’est pas un hasard si les deux protagonistes se découvrent par les mains, suite à un accident de piano. Par la suite, leur histoire sera dépendante de la réalisation des œuvres de chacun, œuvres manuelles bien entendu. Pour illustrer cette construction à tâtons, Gondry filme à l’aide d’une caméra tremblante et hésitante. Cette fragilité confère un aspect réaliste qui, paradoxalement, s’unit parfaitement à l’onirisme de certaines scènes.
On le voit, tout est une question de mélange dans l’univers de Michel Gondry. Mélange des niveaux de réalité mais aussi mélange des nationalités d’acteurs, des langues, etc. Le cinéaste associe tous ces ingrédients, à l’instar du cerveau humain lorsque celui-ci donne naissance aux rêves, avec pour but de sonder l’imaginaire et de retranscrire sur pellicule les mécanismes de la pensée humaine. L’imaginaire et le cinéma sont en effet intimement liés. D’ailleurs Stéphane (Gael García Bernal) met en scène sa vie par le biais de son imaginaire dans de nombreuses scènes. Dans ce domaine, on peut dire que Gondry suit les pas d’Alain Resnais et on aura préalablement remarqué que Eternal sunshine avait beaucoup de points communs avec le Je t’aime, je t’aime (1968) du cinéaste français.
Pourtant, malgré cette cuisine cinématographique alléchante, la mayonnaise ne prend pas tout à fait et le spectateur reste un peu sur sa faim. Pour une fois, c’est l’inventivité de Gondry qui n’est pas à la hauteur. Le sujet du film et son titre, assez pompeux il faut le reconnaître, promettaient un traitement plus ébouriffant et nous regrettons que le cinéaste ne nous serve que du réchauffé. On a l’impression d’avoir déjà vu dans ses clips les différents décors et autres trouvailles visuelles proposées dans ce film. De plus, la représentation des rêves reste naïve et convenue, en tous cas pas assez déviante ni tordue pour prétendre illustrer l’imaginaire humain. Par exemple, la question du sexe et de la trivialité est très vite expédiée et se retrouve concentrée uniquement dans le personnage d’Alain Chabat qui, soit dit en passant, tient le haut du pavé et trouve là son meilleur rôle au cinéma.
La science des rêves se laisse tout de même déguster, grâce au charme des comédiens, mais aurait mérité d’être un peu plus relevé. L’absence de Charlie Kaufman, le scénariste attitré de Gondry et Spike Jonze, y est sans doute pour beaucoup.
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Josacine 18 août 2006
La science des rêves - Michel Gondry - critique
Gondry réinvente la science fiction au cinéma, en se servant d’un prétexte, il imagine quelque chose qui bouleverse l’ordinaire et l’affectif de ses personnages. Dans Eternal Sunshine, il était parti d’une invention qui permettait d’effacer les amours passées. Dans la Science des Rêves, son héros,Stéphane souffre de problèmes de séparation du rêve et de la réalité, quasi de narcolepsie. A partir de ce constat, Michel Gondry se trouve libre de partir dans le merveilleux et le rêve. Car de rêve, c’est bien de ça qu’il s’agit. La Science des Rêves n’est pas un film fantastique, ni un film à proprement parler de science fiction, ni tout à fait un film surréaliste : c’est un "film-rêve". Il nous emmène sur un petit cheval articulé dans un monde feutré, blanc cassé, où les autos et les maisons sont en cartons " pirouette cacahuète", les escaliers sont en papier... L’histoire d’amour un peu légère et prévisible n’a finalement qu’un rôle secondaire dans ce film où les images sont les principales vedettes.
Pour conclure, je dirais que les rêveurs s’y retrouveront, les moins rêveurs auront pour une fois l’occasion de s’évader un peu, ou de rire à la très bonne prestation de Chabat.
Norman06 22 avril 2009
La science des rêves - Michel Gondry - critique
Un ratage de première dans la carrière prometteuse de Gondry. Poésie de pacotille, casting discutable (Garcia Bernal acteur mexicain donnant la réplique en anglais à des acteurs français), humour qui tombe à plat. La déception est à la hauteur des attentes.