Everybody’s gotta learn sometimes
Le 25 octobre 2009
Le duo Kaufman-Gondry dans une histoire d’amour sans fin qui ne tient qu’à un fil, celui du souvenir évanescent. Déroutant mais original et brillant.
- Réalisateur : Michel Gondry
- Acteurs : Kirsten Dunst, Tom Wilkinson , Jane Adams, Kate Winslet, Elijah Wood, Mark Ruffalo, Jim Carrey
- Genre : Comédie dramatique, Science-fiction
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Universal Pictures Video
- Durée : 1h48mn
- Date télé : 5 octobre 2024 21:00
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 6 octobre 2004
Résumé : Joel et Clementine ne voient plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire d’amour, au point que la jeune femme fait effacer de sa mémoire toute trace de cette relation. Effondré, Joel contacte l’inventeur du procédé Lacuna, le docteur Mierzwiak, pour qu’il extirpe également de sa mémoire tout ce qui le rattachait à Clementine...
Critique : Après le premier essai moyennement convaincant de Human nature, fable originale à base d’homme sauvage et de prétendu retour à la civilisation, Charlie Kaufman (au scénario) et Michael Gondry (à la réalisation) confirment avec Eternal sunshine of the spotless mind tous les espoirs placés en eux et signent enfin le film fou, brillant et détraqué qu’on attendait de leur collaboration. Ce second long-métrage au titre énigmatique (emprunté à un poème d’Alexander Pope), qu’on pourrait résumer comme une comédie romantique de science-fiction, plonge dans les méandres de l’esprit humain (revoir Adaptation pour comprendre que ce thème obsède Kaufman) et raconte, dans un charivari extrêmement maîtrisé, une histoire d’amour sans fin qui ne tient qu’à un fil, celui du souvenir évanescent. Autour d’un noyau électrique solide - un homme et une femme qui se perdent pour mieux se retrouver -, plusieurs personnages gravitent et découvrent eux aussi des désirs naissants, des mensonges et des secrets.
Si, certes, au départ, le procédé formel adopté par Michael Gondry (superposition du présent et du passé, personnages qui s’effacent au fur et à mesure que les souvenirs s’envolent...) peut dérouter, cet enchevêtrement de vignettes tantôt drôles tantôt tristes prend vie et forme grâce à un casting ad hoc (Jim Carrey, Kate Winslet, Mark Ruffalo, Elijah Wood, Tom Wilkinson et Kirsten Dunst) et surtout un scénario original et démesuré qui retrace le chemin intérieur mental d’un homme qui tente de réparer une erreur et voyage dans son inconscient (un peu comme les quidams qui batifolent dans le cerveau de John Malkovich dans Dans la peau de John Malkovich).
On n’est pas obligé d’apprécier les vertiges temporels pour se fondre dans cette histoire à la fois simple et complexe, dense et intelligente, profonde et universelle. Mention spéciale à Beck pour sa formidable reprise de Everybody’s gotta learn sometimes des Korgis, dont la mélancolie souveraine inonde le film comme un torrent de douceur.
Le DVD
Les suppléments : Une ribambelle de bonus accompagne, sur deux galettes, cette édition collector d’Eternal sunshine of the spotless mind : commentaires audio, making of, entretiens, scènes inédites, séquence décortiqué, clip, etc. Mais seuls quelque-uns capteront vraiment l’attention du public dont une conversation entre Jim Carrey et Michel Gondry et un documentaire d’une vingtaine de minutes baptisé Dans la tête de Gondry. Dans ce dernier, le réalisateur dévoile les secrets de fabrication de son cinéma, fait de bouts de ficelle, d’idées farfelues et d’ingéniosité. Réservé en priorité aux apprentis cinéastes fauchés et débrouillards. Dans l’entretien entre Michel Gondry et Jim Carrey, on prend connaissance de la part de l’improvisation sur le tournage : grande liberté - contrôlée tout de même -, grande maîtrise des techniques cinématographiques. On devine par ailleurs le plaisir et l’épanouissement de la star hollywoodienne à se confronter au cinéma moins conformiste, plus bordélique de Michel Gondry.
Image & son : Très belle image qui retranscrit à la perfection les émotions contrastées de Joel. D’une violente surexposition à une relative obscurité, le DVD applique facilement la transition avec un joli rendu. Le son, pour sa part, dispose d’un excellent relief qui prend toute son ampleur lors des scènes d’effacement mémoriel.
Les détails techniques
– Edition 2 DVD
– Format image : 1.85
– Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
– Audio : Dolby Digital français 5.1, anglais 5.1, DTS français 5.1
– Sous-titres : français, anglais
– Chapitré
– Couleur
– Tous publics
Votre avis
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Cgiles 19 octobre 2004
Eternal Sunshine of the Spotless Mind - Michel Gondry - critique
un excellent moment...
Moins vous en savez sur le film mieux c’est .
Jim Carrey toujours aussi bon dans ces roles a contre emplois ( remenber truman show ) .
lehcym 15 janvier 2005
Eternal Sunshine of the Spotless Mind - Michel Gondry - critique
Alors que les fêtes de fin d’année se terminent, il est l’heure du bilan. Cette année, "cinema pourra s’écrire Michel Gondry" (pour reprendre une formule de "première" au sujet de Tarantino). Eternal Sunshine... arrache enfin à ses entraves la question du rapport humain au temps et de celui que l’individu entretient avec lui-même, reflexion que lynch semblait avoir définitivement réglée (donc, un peu figée) après le diptyque "lost highway" - "mulholland D". Le propos et la forme qui rivalisent d’intelligence, d’originalité et de beauté poétique à l’intérieur d’une même entité cinématique : pas de doute, le génie visionnaire de Michel Gondry n’est pas loin. La preuve définitive que l’intelligence peut aussi être plaisante et que le cinéma n’est pas forcé d’être stupide pour qu’on en tire du plaisir. En bref, le film de l’année.
bbjj83 21 mars 2007
Eternal Sunshine of the Spotless Mind - Michel Gondry - critique
Un magnifique film.
Jim Carrey et Kate Winslet sont épatants dans ce film indescriptible.
Ce film ne peut pas s’expliquer il doit être vu !!
lamazelle 22 mars 2007
Eternal Sunshine of the Spotless Mind - Michel Gondry - critique
Michel Gondry, réalisateur-magicien, nous fait entrer dans un univers psycho-fantastique à travers les ressentis de son personnage principal. Jim Carrey incroyable une fois de plus en homme balloté dans une histoire d’amour entre rires et larmes.
Du grand cinéma !