Susana Baca au New Morning, le 9 mai 2006

Concert latino-américain au New Morning ! Susana Baca a enchanté son auditoire.

En cette journée glaciale du 9 mai 2006 (mais si souvenez-vous), il aura fallu toute la chaleur des rythmes latino-américains pour redonner au quotidien sa légitime bonhomie printanière. Une jeune Brésilienne, Aline de Lima (mais Lima, c’est la capitale du Pérou ? Pays de Suzanna ???) assurait la première partie. La voix est douce, les notes bossanova de la guitare ensoleillées, les percussions multiples et variées. On aurait cependant aimé un peu plus de relief dans les compositions, de la vie, du cœur. L’attitude légèrement empruntée de la demoiselle peut laisser penser que l’excès de trac est à l’origine de ce doux ennui. Du coup, laissons l’expérience faire son travail. La vie, elle va venir juste après l’entracte, avec le set tendre et enlevé de Susana Baca venue présenter son dernier album, Travesias.
Accompagnée d’un cajonero, d’un contrebassiste, d’un guitariste et d’un percussionniste, tous excellents avec une mention spéciale à ce dernier pour son énergie, la chanteuse péruvienne a charmé, balayant la scène de sa robe satinée, et se mouvant avec une sensualité toute latino - comprenez de mouvements ondulatoires amples et légers. Fidèle à son répertoire afro-péruvien, Susana Baca a essaimé ses titres alternant morceaux intimes proches des boléros cubains comme Guillermina, une mise en musique d’un poème de Pablo Neruda, et des compositions entraînantes comme Estrela. Deux petits clins d’œil brillants à la France ont ponctué la soirée avec Né quelque part de Maxime Le Forestier et après une introduction émouvante Les feuilles mortes de Prévert et Kosma. Le New Morning a salué la performance debout, applaudissant chaleureusement chaque musicien avant d’acclamer cette comtesse aux pieds nus et à la voix enchanteresse.