Suede : Bloodsports, leur meilleur album en 18 ans !

Pour leur 6e album studio, Suede parvient à un résultat épatant !

Début des années 90, le groupe Suede dans sa formation originelle dominée par les personnalités de Brett Anderson (vocaliste) et Bernard Butler (guitariste furieux), permet à la Britpop de redorer son blason. Avec des guitares saturées jubilatoires (Animal nitrate, So young, We are the pigs), ils enchaînent les succès dans un style glamrock propre à David Bowie, leur maître étalon.
Avant l’arrivée d’Oasis ou de Blur, ils préfigurent l’explosion de talents d’une décennie formidable pour le rock britannique (Radiohead, Mansun, Gene, Echobelly, Elastica...). L’apogée de leur carrière en terme qualitatif restera un deuxième album Dog Man Star qui marque aussi la dernière collaboration avec Butler, après un clash au sommet digne des frères Gallagher. La suite n’est que déclin. Si Coming Up (1996) est plein d’entrain et de hits (The Beautiful ones), Head Music (1999) ennuie et A New Morning (2002) consterne au point de laisser les fans de la première heure désarmés en arguments positifs. La séparation est inévitable, alors que les projets personnels se multiplient (carrière solo peu réussie pour Anderson, qui suit ainsi son ancien pote Butler, ou réunion Butler/Anderson via la formation The Tears).

Après une série de rééditions glorieuses proposant une montagne de faces B, d’inédits et d’éléments vidéo rares, Suede remonte sur scène et annonce la sortie de matériaux nouveaux pour 2013. L’album sort finalement en mars sous le nom de Bloodsports. Surprise, après la fadeur des derniers opus, qui pataugeaient dans la pop écoeurante, la guitare des premières heures inonde chaque titre, avec des solos instrumentaux qui nous conduisent à des mélodies appuyées de riffs capiteux. Chaque chanson se démène pour restaurer le niveau d’antan et ce cadeau fait aux fans de la première heure, ravive même les "la la la la la" qu’Anderson martelait pour hanter les esprits...
Les formules de 91-94 fonctionnent toujours aussi bien et l’on se laisse prendre au piège de ce bain de nostalgie pur qui nous renvoie au meilleur de la Britpop de la grande époque.
On ne jettera aucun titre (fait rare sur un album de Suede !), alors que les chansons intériorisées, ballades toutes en écho provenant des entrailles du groupe (What are you not telling me ? et Faultlines), ne dépareillent pas dans ces paysages épiques en instruments aussi élevés que la voix d’Anderson qu’il sait placer à des hauteurs toujours aussi vertigineuses.
Parmi les titres les plus remarquables, signalons : Always, Barriers, Snowblind, Sabotage ou Faultlines.