Le 27 avril 2006
- Groupe : Sisters of Mercy
Premier concert des Sisters of Mercy en France en 25 ans de carrière, La soirée s’annonçait périlleuse et elle le fut...
Premier concert des Sisters of Mercy en France en vingt-cinq ans de carrière, La soirée s’annonçait périlleuse et elle le fut...
Le groupe bordelais Nihil (N I H I L) avait la difficile tâche d’assurer la première partie des Sisters. Le chanteur s’est donné, parcourant la scène de long en large, s’agitant, adoptant des positions d’athlète en séance d’assouplissement. La foule imperturbable a applaudi poliment chaque morceau : on ne bouge pas le gothique comme ça. Et si Nihil peut espérer passer sur le Mouv’ avec ses morceaux rock-metal construits rigoureusement, il lui faudra briser la monotonie de ses compositions conçues pour une FM aseptisée pour espérer atteindre une stature plus ambitieuse.
Sisters, sous une fumée épaisse opacifiée par des jeux de lumière kaléidoscopiques, a développé l’idée du concert elliptique : on suggère, on évoque... au spectateur de remplir les blancs. L’homme d’abord. L’incourtournable Andrew Eldritch est arrivé dans son manteau noir, frêle et élancé, le genou frétillant, le micro installé à une encablure de sa tête. La foule explose. Tout au long du concert, il apparaîtra et disparaîtra au gré des mouvements de la brume artificielle. Il agrippe le micro et entame son chant singulier d’outre-tombe. Le son est tellement médiocre que la moitié des phrases est laissée à l’imagination de l’auditoire. Les guitares maniées par deux pantins au look ridicule (surtout le sautillant à droite avec sa tête de chou romanesco) sont difficilement audibles, balayées par le terrible Docteur Avalanche qui n’est autre que la boîte à rythmes. Chaque titre doit être reconstitué, deviné. Mais le concert avance au son de Crash and burn, Ribbons, Flood 1, et This corrosion qui déclenche un hourra du public. Les fans de la première heure devront attendre le neuvième morceau pour entendre hurler Alice dans l’enceinte du Zénith et se contenter d’une version raccourcie de Temple of love pendant le rappel chronométré. Eldritch salue, remercie mais ne convainc pas. À la sortie bon nombre de commentaires iront dans le même sens : celui de la déception. Alors, que restera t-il de ce concert historique du monde gothique français ? Eh bien présents et absents pourront s’accorder sur la même satisfaction douce-amère.
Tracklisting :
Crash and burn
Ribbons
Dr Jeep/Detonation Boulevard
When you don’t see me
Will I dream
Flood 1
Suzanne
Giving ground
Summer
Dominion
Slept
Alice
Anaconda
Romeo down
I was wrong
This corrosion
Something fast
Lucretia my reflection
Top nite out
Temple of love
Photo©Xavier Chardonneret
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