Le 23 mai 2018
Hong Sang-soo le prolifique offre un nouveau petit bijou rohmérien conforme à son univers mélancolique et délicat.
- Réalisateur : Hong Sang-soo
- Acteurs : Song Seon-mi, Kim Min-hee , Kwon Hae-hyo , Seo Young-hwa , Mun Seong-kun
- Genre : Drame
- Nationalité : Sud-coréen
- Distributeur : Capricci Films
- Editeur vidéo : Les Editions Capprici
- Durée : 1h41mn
- Titre original : Bamui haebyun-eoseo honja
- Date de sortie : 10 janvier 2018
- Festival : Festival de Berlin 2017
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Résumé : Quelque part en Europe. Younghee a tout laissé derrière elle : son travail, ses amis et son histoire d’amour avec un homme marié. Seule sur la plage, elle pense à lui : elle se demande s’il la rejoindra. Gangneung, Corée du Sud. Quelques amis trinquent : ils s’amusent de Younghee qui, ivre, se montre cruelle à leur égard. Seule sur la plage, son cœur divague : elle se demande combien l’amour peut compter dans une vie.
Critique : Depuis Le Jour où le cochon est tombé le puits au sublime Yourself and Yours, en passant par Haewon et les hommes, Hong Sang-soo a bâti depuis plus de vingt ans une œuvre abondante, marquée par une inspiration constante. La seule année 2017 a vu la présentation de trois films : le présent Seule sur la plage la nuit (sélectionné à la Berlinale), suivi de deux films présentés en sélection officielle à Cannes : Le jour d’après (en compétition) et La Caméra de Claire (sortie en salle le 7 mars 2018). On pourrait penser que le cinéaste se répète à un tel rythme, et cela n’est pas entièrement faux : les désillusions de l’amour et les jeux de séduction dans les milieux universitaires liés au cinéma pour la trame principale, les séquences de repas arrosé autour d’une bouteille de saké pour le décor, ou cette mise en scène privilégiant les plans fixes, l’économie de mouvements de caméra et les zooms/dé-zooms, pourraient laisser penser que l’artiste est pris au piège de la redondance.
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Mais après tout, Bergman ou Ozu ne réalisaient-t-ils pas toujours le même film ? En quoi la fidélité à une thématique, des motifs et un style traduirait-elle forcément un manque d’inspiration ? Certes, le cinéma de Hong Sang-soo a parfois créé de chutes de rythme et de brio et une impasse esthétique, inévitables dans une filmographie aussi abondante (on songe au décevant Conte de cinéma). Mais il est indéniable que Seule sur la plage la nuit est une œuvre majeure. Le film est découpé en deux segments. Dans le premier, la jeune héroïne noie une déception sentimentale dans un séjour à Hambourg, en compagnie d’une bonne amie qui sert de guide et de confidente. Le second segment (qui a son générique autonome) nous transporte de façon elliptique à Gangneung, en Corée du Sud, où Younghee a décidé de séjourner. Entre les retrouvailles avec un ancien soupirant, la convivialité en compagnie d’amis de longue date et une séquence fantasmatique avec une équipe de cinéma, la jeune femme tentera de se reconstruire…
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Le dernier opus de Hong Sang-soo, bercé par le deuxième mouvement du Quintette à cordes pour deux violoncelles de Schubert, oscille entre la profusion des dialogues et un ton somnambulique inhérent au parcours de la jolie Younghee. Des parcs et ruelles de Hambourg aux plages désertes de la station balnéaire filmée hors-saison, l’œuvre fuit la linéarité du romanesque et propose une songerie à la frontière de l’onirisme, qui ne sera pas sans évoquer, chez certains cinéphiles, le souvenir de Pandora d’Albert Lewin. Le film est bien porté par Kim Min-hee, compagne du cinéaste, qui n’a pas volé son prix d’interprétation au Festival de Berlin. L’actrice avait déjà irradié plusieurs métrages du cinéaste dont Un jour avec, un jour sans, mais aussi ceux d’autres auteurs comme Mademoiselle de Park Chan-wook.
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Le DVD
– Présentation du film et discussion publique par le critique Mathieu Macheret, 2018, 40 min.
– Langue : Coréen, Anglais et Allemand
– Sous-titres : Français
– Format : 1.85:1 - PAL - Zone 2
– - Sortie DVD : le 5 juin 2018
– Festival de Berlin 2017 : Prix d’interprétation féminine (Kim Min-hee)
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