Le 18 février 2007

Un musée, des diamants et un cannibal dans le tiercé de tête et les premiers chiffres d’une môme très attendue et d’un quatre roues mythique.
Un musée, des diamants et un cannibal dans le tiercé de tête et les premiers chiffres d’une môme très attendue et d’un quatre roues mythique.
Analyse de la semaine du 7 février 2007 : Le box-office est en grande forme même s’il n’atteint pas les sommets de 2006 porté par le triomphe phénoménal des Bronzés 3. Se démarquent du lot :
La nuit au musée, comédie fantastique calibrée pour durer pendant toutes les vacances, qui s’envoie 694 000 mioches sur 676 copies. De beaux chiffres en deçà des attentes de la Fox après les triomphes américain (plus de 235 millions de dollars aux States) et européen (un score quasiment deux fois plus élevé en Angleterre pour sa semaine de sortie par rapport à la nôtre).
Blood diamond qui avec une belle tenue en deuxième semaine (-22%) et 746 000 accrocs au Leonardo confirme l’intérêt du public français pour les productions d’action-politiques américaines, alors qu’aux USA le bide du film d’Edward Zwick fait écho à celui de Lord of war un an plus tôt.
Odette Toulemonde confirme le lien privilégié qu’entretient Catherine Frot avec le public. Descendu en flèche par la presse, le film d’Eric-Emmanuel Schmitt a séduit 317 000 spectatrices pour son lancement et peut se targuer d’obtenir l’une des meilleures moyennes par salle devant le dernier Lynch !
La vie des autres offre au cinéma allemand un beau succès avec 164 000 en deuxième semaine, ce qui lui permet de dépasser la barre des 300 000 entrées. Le bouche à oreille explique l’irrésistible ascension du film de Florian Henckel von Donnermark (+ 21% !). Après Goodbye Lenine ! et La chute le cinéma allemand populaire renaîtrait-il de ses cendres ?
Dans le genre succès sur la durée, Les climats voit son nombre d’entrées en hausse (+ 17%) en quatrième semaine, ce qui permet à cette production turque de s’approcher des 86 000 entrées.
Parmi les bides, retenons la sortie d’Hannibal Lecter, le prequel d’une saga à succès, qui se montre plus mou que féroce. 320 000 pour ses sept premiers jours, c’est bien peu face au raz de marée des précédents numéros. Pour mémoire, Le silence des agneaux avait dépassé les trois milions de curieux en 1991 (ses Oscars et ses critiques excellentes l’avaient bien aidé) ; Hannibal, suite pourtant tardive, avait culminé à 2 500 000 victimes, tandis que le médiocre Dragon rouge avait encore attiré 1 400 000 fidèles en 2002. Décidément, les prequels n’ont pas la cote quand on voit le score tout minable du pourtant réussi Massacre à la tronçonneuse, le commencement qui n’a fait frémir que 52 189 amateurs d’hémoglobine en première semaine. Cette série frappée systématiquement par le sceau de l’interdiction aux moins de 16/18 ans (en fonction des époques) n’a jamais ratissé large comme le montre les chiffres parisiens suivants :
Massacre à la tronçonneuse (de Tobe Hooper) : 138 776 entrées en mai 82 (succès après des années d’interdiction totale sur l’Hexagone en raison de la censure giscardienne).
Massacre à la tronçonneuse 2 : 25 643 tronçonneurs en janvier 1987. Un désastre.
Massacre à la tronçonneuse (le remake) : 77 848 ados en 2004 (assez moyen, mais des recettes foudroyantes aux States).
Les autres échecs de la semaine ont pour titre Le petit monde de Charlotte (105 000 pourceaux), INLAND EMPIRE, trop abscons pour le commun des spectateurs (54 000 amateurs de labyrinthes filmiques), L’année suivante (5 572 francophiles dans vingt salles). En ce qui concerne les continuations, Jacquou le croquant n’a plus aucun avenir (834 000 fans de Boutonnat en quatre semaines) et peut dire adieu au million. Molière qui avait déçu amèrement en première semaine s’accroche (-29% et 663 000 amis du théâtre en quinze jours). L’île aux trésors est un naufrage (413 000 aventuriers sur deux semaines). Pars vite et reviens tard n’arrivera pas au million avec 740 000 spectateurs pour cette grosse production Gaumont. Très moyen. Dans le registre art et essai de luxe, Little children s’époumone à 107 000 visiteurs en trois semaines tandis que Snow cake méritait sûrement mieux que ses 28 000 entrées.
Les démarrages du 14 février 2007 : Rien ne prédestinait Taxi à devenir une saga à succès. Réalisé par Gérard Pirès, un has been des années 70, le premier volet était porté par la production solide d’un Besson sûr de ses ambitions. La comédie marseillaise allait démarrer à 22 000 entrées sur Paris pour ensuite caracoler à plus de 6,2 millions de clients sur tout le territoire. Un vrai hit. Le paroxysme du succès vint néanmoins avec l’étincelant Taxi 2 qui en son temps fit tomber pas mal de records (113 000 entrées pour son premier jour parisien !!!) et se permit de dépasser le score gargantuesque de 10 millions d’entrées France.
Le troisième volet ralentit les exploits du bolide tout en s’octroyant des scores assez prodigieux (démarrage à 61 222 entrées sur Paris périphérie et une fin de carrière sur la France à 6 100 000. C’était énorme.
En déboulant sans crier gare, ce bon gros nanar de Taxi 4 s’offre un beau démarrage à 42 000 entrées France et devrait logiquement dépasser les 3 millions et peut-être même les 4 millions en fin de carrière. Mais les pneus de la série ne sont plus ce qu’ils étaient et il s’agira probablement du dernier chapitre d’une série qui a largement contribué à remettre le cinéma français sur ses roues !
Sorti le même jour La môme a été un événement rare. Olivier Dahan et Marion Cotillard ont retenu toute l’attention médiatique. Depuis mercredi le public, ému, n’a pas cessé de plébisciter le biopic sur Edith Piaf qui est bien parti pour devenir un énorme succès populaire. Ses 37 000 entrées parisiennes du mercredi laissent augurer le meilleur permettant ainsi à Cotillard de prendre sa revanche sur la série des Taxi qui l’avait révélée et à Dahan de s’offrir son vrai premier succès personnel. Pour mémoire, le cinéaste avait connu des fortunes diverses depuis ses débuts en 98, comme l’attestent les résultats France suivants :
Déjà mort 46 083 entrées (bide)
Le petit poucet 1 135 000 entrées (moyen vu le budget)
La vie promise 124 626 (re-bide)
Les rivières pourpres 2 2 090 248 (gros budget, beaucoup de pub, score moyen).