Mauvais temps
Le 21 mai 2011
Après le formidable Uzak, une petite déception de la part d’un cinéaste turc follement talentueux.
- Réalisateur : Nuri Bilge Ceylan
- Acteurs : Ebru Ceylan, Nuri Bilge Ceyan
- Genre : Drame
- Nationalité : Turc
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 1h37mn
- Titre original : Iklimler
- Date de sortie : 17 janvier 2007
- Festival : Festival de Cannes 2006, Sélection officielle Cannes 2006
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Résumé : L’homme est fait pour être heureux pour de simples raisons et malheureux pour des raisons encore plus simples... tout comme il est né pour de simples raisons et qu’il meurt pour des raisons plus simples encore... Isa et Bahar sont deux êtres seuls, entraînés par les climats changeants de leur vie intérieure, à la poursuite d’un bonheur qui ne leur appartient plus.
Critique : Avec Uzak, son troisième - et mirifique - long métrage, Nuri Bilge Ceylan avait enthousiasmé les cinéphiles les plus exigeants qui voyaient à travers lui le nouveau Tarkovski. Avec Les climats, il narre l’histoire a priori anodine et en réalité gravement universelle d’un homme et d’une femme (monsieur et madame Ceylan) en pleine crise de couple. Programme passionnant donc à condition cependant d’éviter les pièges du précipité narcissique... Ici, avec un art rarissime de la suggestion, il autopsie le désir qui s’érode, ausculte des visages euphoriques puis tristes, sonde la grande mécanique des pulsions et délivre une grande métaphore de couple en crise où l’amour égoïste finit par étouffer.
Hélas, en dépit d’une poignée de plans miraculeux (le visage de la femme qui passe de l’insouciance du bonheur au malaise de la tristesse, les errements mélancoliques, la scène crûment charnelle sur le canapé avec une demoiselle au rire narquois, à la fois excitante et coupable), Ceylan se revendique plus sur ce coup le fils spirituel d’Antonioni et oublie l’héritage tarkovskien. Hanté par l’ombre tutélaire du réalisateur italien, le cinéaste, doué et rigoureux, ne plaisantant jamais avec les sentiments diffus du personnage, livre un objet filmique de disciple servile. Les climats fait partie de ces œuvres, précieuses et rares, qu’on aurait aimé aimer davantage et, surtout, que l’on s’épuise à vouloir aimer. Résultat mineur donc après l’uppercut flamboyant et sensible d’Uzak mais qui contient plus de beauté et d’intensité que la majorité des films actuellement à l’affiche. Ce n’est pas rien...
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