Pas faim, merci
Le 11 mars 2008
Menu fade et viande trop cuite pour cet accablant navet sans saveur qui marque le début de la faim d’Hannibal le cannibale.
- Réalisateur : Peter Webber
- Acteurs : Gaspard Ulliel, Gong Li, Rhys Ifans
- Genre : Épouvante-horreur, Cannibales
- Nationalité : Britannique, Français, Italien, Tchèque
- Date de sortie : 7 février 2007
- Plus d'informations : Portrait de Hannibal Lecter
– Durée : 1h55mn
– Titre original : Hannibal rising
Menu fade et viande trop cuite pour cet accablant navet sans saveur qui marque le début de la faim d’Hannibal le cannibale.
L’argument : La jeunesse d’Hannibal Lecter, le plus fameux des serial killers cannibales, depuis sa plus "tendre" enfance dans la Lituanie de la Seconde Guerre mondiale à ses années d’"apprentissage" à Paris.
Notre avis : Aux prix affichés sur la carte, le Hannibal sauce "origines du mal" s’annonçait appétissant. Nous avions savouré, avec plus ou moins d’appétit, les trois plats précédents, avec bien entendu une préférence pour l’entrée, un Silence des agneaux saignant à souhait, goûteux et rudement bien présenté. Un vrai morceau de choix. Nous étions repus, et voilà qu’on apporte un dessert en forme d’entrée. Curieux, nous avons risqué un coup de fourchette. Nous en sommes encore malades.
Sous son beau nappage, ses beaux plans colorés et sa musique envahissante, le Hannibal sauce "origines du mal" est un met sans saveur, trop cuit, pour ne pas dire totalement calciné. Commençons par l’entrée en matière, ahurissante de banalité. En effet, si le Hannibal est si saignant habituellement, nous y explique-t-on, c’est qu’il a vu sa sœur servir de repas à une bande de cordons-bleus sans manières, peu de temps après que ses parents soient emportés par la Seconde Guerre, sous ses yeux. De quoi rendre une viande trop nerveuse, nous lui accordons ce droit, mais c’est un peu court pour faire de lui un monstre aussi raffiné. Tout en ralentis, en cris d’enfants et en bombes, cette entrée-là nous laisse déçus devant notre assiette.
La suite est à l’avenant, et même pire. Décors, personnages, dialogues, ce plat-là tient plus du fast-food empaqueté dans une boîte en velours que de la grande cuisine. Rien n’y est à sauver. Le Ulliel, pourtant au cœur du Hannibal sauce "origines du mal", en fait des tonnes dans la grimace et donne dans la viande aseptisée, à peine sanglante. Ses victimes, ceux-là mêmes qui avaient mangé sa sœur, sont un ramassis de légumes violents et bêtes, proxénètes et violeurs. Au moins se serait-on régalé d’une cervelle ou d’une quelconque sauce épicée pour les accompagner. Il n’en est rien. Pire, pour relever ce Hannibal-là, le chef Peter Webber (tout juste bon à satisfaire la clientèle d’un Planet Hollywood) a opté pour une Gong Li, mets certes habituellement magnifique mais ici aussi insipide que le reste tant il est mal accommodé.
Cet indigeste plat nous a été servi dans un cadre sans intérêt aucun, enchaînant les scènes sentimentales dignes du pire mélo et les meurtres niveau slasher-movie ras du teenager. Tout est trop cuit, surjoué, surpréparé. Comme la note est aussi salée que la recette devrait l’être (le patron sait vendre sa tambouille et attirer le chaland affamé), allez plutôt dîner chez Jonathan Demme, qui sert depuis 1991 un Silence des agneaux du meilleur cru. Un plat de qualité honteusement détourné par Mr Webber, cuisinier du dimanche à rayer de tous les bons guides Michelin du cannibalisme.
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Jeds 7 février 2007
Hannibal Lecter
Côté scénario :
C’est Thomas Harris qui s’y colle, ça tombe bien, en tant qu’auteur du bouquin, il n’y avait personne de mieux placé pour ça. On nous raconte donc les origines. Et oui tiens, pourquoi Hannibal est-il devenu cannibale ? L’histoire est assez sympa car elle est en accord avec "l’actualité bankable" du cinéma d’aujourd’hui tout en s’accordant plutôt pas mal dans l’ambiance des autres films. Tout ceci, en parti grâce à l’attitude du personnage principal qui est fidèle à lui-même. Donc, pas de trahison de l’histoire, chouette !
Côté réalisation :
A la réalisation, on a Peter Webber, un réalisateur pas encore très célèbre. Il ne tente pas d’en mettre plein la vue. Tout le film est assez sobre, un bon point pour lui. De toute façon, le film n’est pas fait pour en mettre visuellement plein les mirettes donc ça tombe bien. Il n’y a aucun problème majeur de réalisation. Le seul petit reproche, c’est que la réalisation est vraiment trop propre justement. Trop impersonnelle. Mais comme elle reste très bonne, ça ne pose pas de problème.
Côté Acteurs/Personnages :
Incroyable, après les français qui jouent les méchants dans les films américains, on a droit aux français héros de films américains ! Quelle surprise de voir Gaspard Ulliel incarner Hannibal. Et quelle surprise de voir qu’il est excellent dans ce rôle. Mais ma mention spéciale ira pour Gong Li qui, en plus d’être de plus en plus belle de film en film, est vraiment merveilleusement convaincante dans ce film. Les personnages, quant à eux, sont vraiment très intéressants. On sent bien que leur vie ne se résume pas à être de simples figurants, on sent le passé et le poids de la vie sur leurs épaules. Ca fait du bien de voir des personnages qui ne sont pas superficiels de temps en temps !
Mon sentiment en sortant de la salle :
Bon que ce soit clair, Hannibal Lecter : l’origine du mal est un bon film. J’ai été épaté par la prestation de Gong Li dans ce film. Je crois que cette actrice est intemporelle tellement le temps n’a pas d’effet sur elle. Donc ce fut une agréable surprise. Malgré tout, je suis un peu resté sur ma faim car tout ce film me fait seulement penser à une intro de 2h. On n’entre vraiment dans les choses qu’à la fin du film et les questions que je me posais sur Hannibal (pourquoi est-il devenu un tueur en série ?) (pourquoi mange-t-il ses victimes ? etc.) et bien..... C’est triste à dire mais.... je me les pose encore...... C’est le seul vrai côté négatif que je trouve à ce film. Toujours est il que je le conseille vivement aux fans de ce personnage car c’est toujours très agréable d’en savoir plus sur des personnages aussi fort au cinéma.