Le 16 avril 2025

- Réalisateur : Jafar Panahi
- Festival : Festival de Cannes 2025
Avec Jafar Panahi, la succession cinématographique d’Abbas Kiarostami pour le septième art iranien a été assurée : 10 longs métrages et des récompenses dans des festivals prestigieux. Et ce malgré des ennuis récurrents avec le pouvoir dictatorial.
Biographie : Né en 1960 à Mianeh en Iran, Jafar Panahi tombe très tôt amoureux du septième art. Dès son enfance, il fréquente assidûment le Kanun, un institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes, où il découvre les films du maître du cinéma iranien, Abbas Kiarostami. Après des études au Collège de cinéma et de télévision de Téhéran, il réalise plusieurs courts et moyens métrages pour la télévision, ainsi que des documentaires. En hommage au premier court métrage de Kiarostami, qui l’engagera par la suite comme assistant sur Au travers des oliviers, Jafar Panahi réalise en 1992 un téléfilm : L’ami. C’est d’ailleurs Kiarostami qui lui écrira le scénario de son premier long métrage en 1995, Le ballon blanc. Premier film, première récompense, puisqu’il se voit attribuer la Caméra d’or à Cannes la même année. Son deuxième film Le miroir (1997) est couronné du Léopard d’or au Festival de Locarno, suivi en 2000 d’un Lion d’or à la Mostra de Venise pour Le cercle. En 2003, il signe son quatrième long métrage, Sang et or, à ce jour non distribué en Iran, ce qui ne l’a pas empêché de recevoir le prix du jury dans la section Un certain regard du Festival de Cannes. Nouvelle récompense pour son cinquième film, Hors jeu, le prix du jury au Festival de Berlin en 2006.
Mais les années 2010 s’avèrent compliquées pour Jafar Panahi qui se voit persécuté et censuré par la dictature des Mollahs. Arrestations, confiscations de passeport, assignations à résidence, emprisonnement ou interdiction de tournage deviennent son sort. Le cinéaste n’en continue pas moins de tourner, dans la clandestinité, avec une fougue créatrice qui n’a d’égale que celle de son compatriote Mohammad Rousalof, autre cinéaste victime de l’obscurantisme du pouvoir iranien. Jafar Panahi épure alors son art, mêlant fiction et documentaire, introspection et mises en abyme, dans des films qui réussissent toutefois à passer les frontières, au gré d’une clef USB cachée dans un gâteau ou des vertus du numérique. Ceci n’est pas un film (2011), présenté en séance spéciale à Cannes, est suivi de Pardeh, Ours d’argent du meilleur scénario à la Berlinale 2013. Suivent Taxi Téhéran, Ours d’or à Berlin ; Trois visages, prix du meilleur scénario au Festival de Cannes 2018 ; et Aucun ours, prix spécial du Jury à la Mostra de Venise. En 2025, Un simple accident, coproduction franco-luxembourgeoise, se retrouve en compétition officielle à Cannes.
Filmographie de Jafar Panahi
(Longs métrages de cinéma)
– Le ballon blanc (Badkonake sefid, 1995)
– Le miroir (Ayneh, 1997)
– Le cercle (Dayereh, 2000)
– Sang et or (Talaye sorkh, 2003)
– Hors jeu (Afsaid, 2006)
– Ceci n’est pas un film (In film nist, 2011) - coréalisé avec Mojtaba Mirtahmasb
– Pardeh (2013) - coréalisé avec Kambuzia Partovi
– Taxi Téhéran (Taxi, 2015)
– Trois visages (Se rokh, 2018)
– Aucun ours (Khers nist, 2022)
– Un simple accident (2025)