Marquées
Le 7 février 2007
La vie d’une jeune fille est bouleversée par la mort de son père. Un drame social un peu appuyé, mais à la radicalité appréciable.


- Réalisateur : Isabelle Czajka
- Acteurs : Ariane Ascaride, Anaïs Demoustier
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 7 février 2007

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– Durée : 1h31mn
La vie d’une jeune fille est bouleversée par la mort de son père. Un drame social un peu appuyé, mais à la radicalité appréciable.
L’argument : Emmanuelle habite en banlieue, près d’un centre commercial. Depuis la mort de son père, elle se sent de plus en plus décalée par rapport au monde qui l’entoure. Sa mère s’absente, le lycée l’ennuie. Elle vient d’avoir dix-sept ans et, cette année-là, sa vie va basculer...
Notre avis : Premier long métrage, L’année suivante porte tous les stigmates de ce qui constitue presque un genre : personnage d’adolescente, relation mère/fille, fort rattachement au cinéma français d’auteur, côté Pialat ; on nous a déjà beaucoup fait le coup. D’où l’impression d’un certain manque d’originalité, renforcée par une tendance à enfoncer le clou dans le message. Ainsi le filmage des espaces banlieusards défigurés car livrés aux grandes surfaces en tout genre souffre-t-il d’être trop appuyé. Même impression lors des rares incursions dans le lycée d’Emmanuelle : CPE forcément gaffeur, prof de lettres nommé Parker (prononcé "par cœur" : on ne réfléchit pas à l’école...). Ainsi Isabelle Czajka pèche-t-elle par un excès de premier degré.
Pourtant, la façon de peindre sans concession ni jugement le mal-être d’une adolescente à l’équilibre bouleversé et en mal de repères ainsi que sa relation à une mère désorientée, qui ne l’aide pas car toute à son état de veuve redevenant femme, est à mettre au crédit de la cinéaste. De même, le constat sur la dureté d’un monde livré au mercantilisme, où le consumérisme remplace l’expression des sentiments, dans lequel les réunions PC sont plus l’occasion de voir ses amis que réellement militer (pour la fête de l’Huma, mais où se trouve l’humanité, justement ?) porte-t-il la marque d’un engagement certes peu nouveau, mais qui se raréfie. Pour cette radicalité donc, et malgré ses relatives maladresses, L’année suivante est loin d’être inintéressant.
© Ad Vitam