Ring

Frédéric Roux l’affirme dans son roman. Bien souvent, on compare la vie à un combat de boxe. Alors, avec un titre pareil, inutile de préciser que ça saigne pas mal et que tous les coups sont permis. Les coups bas comme ceux qu’on reçoit de pleine face. Il est question de plusieurs personnages. Une famille de harkis qui a atterri en banlieue parisienne. La mère agonise à l’hosto en phase terminale, le père se fait éclater la cervelle en souvenir d’une période plus heureuse. Deux fils, un travelo qui tapine, un boxeur presque pro, et une fille arriviste qui deale à l’occasion. Ça c’est pour le côté combat de rue...

Il y a aussi deux anciens d’Algérie qui se recyclent dans le commerce de l’art après avoir fait leurs armes dans la pub. Leur chemin croise celui d’un galeriste séropo croyant dur comme fer à un peintre qui cartonne à la bière et au joint à peine réveillé. Le monde très fermé de l’Art possède ses codes et ses règles, chacun va l’apprendre à ses dépens. Ça c’est pour le côté combat mondain...

Personne n’échappe vraiment à la fatalité des années 80 durant lesquelles fric, apparences, paillettes et baratin mènent le monde. Il faut pouvoir supporter. Et ceux-là en sont bien incapables. Revenus de tout, fatigués, traumatisés, tous ces personnages crieront pouce à leur manière. Enfin, presque tous... Le champion toute catégorie, le personnage vainqueur par KO prêt à remettre son titre en jeu dans les années 90, n’est pas forcément celui qu’on croit. Car sur le ring de la vie, les coups les plus durs ne se portent pas avec les poings.