Recherche(s)

Un journal à quatre mains sensible et rare où l’infinitude et la poésie extrême de la phrase proustienne résonnent en la profondeur et la caresse aérienne des calligraphies de l’artiste Koala.

Recherche(s), c’est un bien bel hommage que rend la peintre et calligraphe Koala [1] à l’œuvre majeure de Marcel Proust. De la complexité de ses phrases "asthmatique[s]" qui abusent autant de la rature, du rejet, que de la reprise et de l’addition, Koala a tenu à rendre toute la cohérence et la poésie. Trois textes tirés de La recherche "correspondent" étrangement avec leur genèse, la préface de l’essai Contre Sainte-Beuve et le sublime travail plastique de l’artiste. Une "quête" ardue de la mémoire qui ne peut se faire qu’en dehors de l’intelligence, jonchée d’obstacles, d’hésitations et de troubles qui vous font souffrir et vous irradient d’une joie extrême quand surgit à la conscience la sensation oubliée. Une succession d’états que l’artiste connaît bien et dont les empreintes de craie, de mine de plomb, d’encre de Chine et du rouge de la pâte à sceau, reflètent les moindres méandres et soubresauts. Tantôt le temps qui passe creuse en vain le labyrinthe de la mémoire, et le vide s’immisce au sein des aplats des phrases proustiennes. Tantôt les sillons s’emplissent avec finesse ou puissance d’un fleuve de lettres et de formes nouvelles - reflets de la réminiscence poétique lente ou soudaine de textes antérieurs et d’images visuelles.