Un air de famille
Le 25 novembre 2004
Deuxième album de l’ex-guitariste de Kat Onoma, adepte d’un univers onirique et baroque.
- Artiste : Poirier, Philippe
L'a écouté
Veut l'écouter
Après avoir pas mal écrit pour les autres, le guitariste de Kat Onoma (le groupe français le plus influent mais également le plus sous-estimé de ces dix dernières années) remet ses textes sautillants et ses arrangements finement baroques au service de sa voix. Bien lui en a pris.
Vous qui avez une oreille sur ce qu’on appelle communément la "nouvelle scène française", vous n’ignorez pas Philippe Poirier. Car même si vous êtes passé (honte à vous !) à côté de Kat Onoma, même si vous n’avez pas ressenti le besoin frénétique de vous procurer Qui donne les coups, le premier album solo de Poirier, vous avez dû entendre ses chansons ailleurs. Chez Françoiz Breut, par exemple, chez Zend Avesta, ou chez Dani. Cela délimite assez bien l’artiste, attiré par les nouveaux sons électroniques (Stefan Schneider de To Rococo Rot est ici co-producteur) mais pas trop, attiré par la chanson française "traditionnelle" mais pas complètement, attiré par la poésie, mais pas d’une manière froide. Il navigue donc sans cesse entre ces trois ports d’attache, aidé par de fins arrangements souvent acoustiques et décalés, faisant la part belle à des instruments pas immédiatement identifiables et à des boucles qui révèlent leurs charmes sur la longueur (Où nous étions).
Ce qui renforce encore ce côté décalé, c’est cette voix presque monocorde, souvent immobile et fragile, qui se déplace sur ces arrangements tel un funambule sur une corde raide. Cette association fait merveille sur La Riviera, sur l’onirique et fragile Je songe ou sur A bords perdus, charmant poème musical, bucolique et hors du temps. Bien sûr, ce parlé-chanté appartient à une tradition bien de chez nous, qui, de Gainsbourg à Bashung, de Burger à Murat, nous a déjà proposé son lot de personnalités. Mais il serait dommage de ne voir en Philippe Poirier qu’un simple cousin éloigné de cette famille. Il en est partie intégrante, et depuis bien longtemps. D’ailleurs Dominique A, membre plus récent de cette fratrie, ne s’y trompe pas et vient, le temps d’une somptueuse Gouvernance, prêter sa voix et sa plume comme un juste retour des choses.
Philippe Poirier - Qu’est-ce qui m’a pris (Microbe/Discograph)
Tracklisting :
1 La carte postale
2 La Riviera
3 Gouvernance
4 Le grand filtre
5 Je songe
6 206 os carrés
7 Les murs blancs
8 A bords perdus
9 Qu’est-ce qui m’a pris
10 Le cénotaphe
11 Où nous étions
12 Le lac
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.