Le 10 juin 2023
Cette romance tournée en grande partie dans les rues de la capitale est la première réussite de Pierre Granier-Deferre, avec un rôle en or pour Charles Aznavour.
- Réalisateur : Pierre Granier-Deferre
- Acteurs : Charles Aznavour, Etchika Choureau, Daniel Ivernel, Dominique Zardi, Henri Attal, Susan Hampshire, Jacques Marin, Dominique Davray, Max Amyl, Henri Coutet, Héléna Manson, Dominique Rozan, Bernard Musson, Marcel Charvey, Michel de Ré, Alan Scott, Amarande
- Genre : Comédie dramatique, Romance
- Nationalité : Français
- Distributeur : Sirius
- Durée : 1h34mn
- Date de sortie : 7 janvier 1966
- Festival : Cinémathèque de Nice
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Résumé : Un homme reste seul à Paris durant le mois d’août pendant qu’épouse et enfants partent en vacances. Il fait la rencontre d’une jeune Anglaise, mannequin venue à Paris pour un shooting. C’est l’histoire du dernier amour de vacances d’un homme dans la quarantaine, qui envoie en l’air toutes ses obligations pour vivre une passion d’autant plus forte qu’elle est condamnée par la fin des vacances.
Critique : Quatrième long métrage de Pierre Granier-Deferre, Paris au mois d’août est sa première réussite authentique. Le cinéaste y dirige à nouveau Charles Aznavour, après le polar La métamorphose des cloportes. Subjugué par le roman de René Fallet, l’acteur et chanteur a proposé au réalisateur le projet de l’adaptation cinématographique. Celle-ci a également impliqué le scénariste Rodolphe-Maurice Arlaud et le truculent dialoguiste Henri Jeanson, habitué aux mots d’auteur depuis Pépé le Moko. Oscillant entre la comédie romantique et le drame conjugal, le récit déploie un réel charme, à travers la rencontre improbable entre un vendeur de la Samaritaine et une jeune cover girl anglaise, dans un Paris déserté par ses habitants en période estivale. Ce qui commence comme une amourette estivale se transforme en un amour sincère, enrayé toutefois par les mensonges au sein du nouveau couple : cachant l’existence de sa femme et de ses enfants et s’inventant une identité de peintre célèbre, Henri Plantin ignore que Patricia Seagrave est à Paris pour raisons professionnelles, elle qui se fait passer pour une touriste.
- © 1966 Sirius, Les Films Odéon, Union Générale Cinématographique (UGC) © Pathé. Tous droits réservés.
Le scénario évoque à la fois la fausse futilité de Vacances romaines et la gravité romanesque de Brève rencontre, sans viser toutefois la noirceur de La peau douce, sur le thème de l’adultère avec différence d’âge. Mais l’œuvre vaut surtout par son filmage admirable des rues de Paris, qui évoque la démarche de plusieurs longs métrages de la Nouvelle Vague, comme À bout de souffle et Cléo de 5 à 7. On songe aussi au Louis Malle des Amants ou au Resnais de La guerre est finie pour les scènes d’amour à la fois pudiques et explicites. Pourtant, Granier-Deferre est un réalisateur plus traditionnel, fidèle notamment à la tradition des seconds rôles pittoresques du cinéma français. On croise ici les proches bons copains (Michel de Ré et Daniel Ivernel), la concierge médisante (Héléna Manson), le collègue désabusé (Christian Marin) ou l’intellectuel atterré (Bernard Musson), moments de légèreté entre deux tensions amoureuses.
- © 1966 Sirius, Les Films Odéon, Union Générale Cinématographique (UGC) © Pathé. Tous droits réservés.
En même temps, Jeanson en fait parfois un peu trop dans la répartie qui fait mouche, et le personnage d’Amarande semble une pâle copie de celui qu’il écrivit pour Arletty dans Hôtel du Nord, trois décennies plus tôt. Mais le couple central fonctionne parfaitement. Aznavour trouve l’un de ses grands rôles, après Tirez sur le pianiste et Un taxi pour Tobrouk. Et sa partenaire Susan Hampshire, révélée par la BBC (La dynastie des Forsyte), est vraiment exquise. On la reverra dans Malpertuis. Succès d’estime à sa sortie, le film fut également porté par la chanson au titre éponyme, qu’Aznavour interprète au générique final. Granier-Deferre poursuivra une carrière honorable mais inégale, avec pour sommets deux adaptations de Simenon (Le chat et La veuve Couderc), ainsi que le troublant Une étrange affaire. Paris au mois d’août a été restauré par Pathé en 2018.
Film présenté le dimanche 11 juin 2023 à la Cinémathèque de Nice, en hommage à Charles Aznavour, avec le documentaire "Le regard de Charles" de Marc Di Domenico. Séances en présence de Mischa Aznavour, fils de l’acteur et chanteur ; et présentées par le journaliste Henry-Jean Servat.
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