Le 26 mai 2020
Le film distille une angoissante atmosphère autour du jeune homme aveuglé par l’aura de son patron original, mais peu scrupuleux.
- Réalisateur : Pierre Granier-Deferre
- Acteurs : Nathalie Baye, Michel Piccoli, Jean-Pierre Kalfon, Gérard Lanvin, Jean-François Balmer, Dominique Zardi, Jacques Boudet, Dominique Blanchar, Suzy Rambaud
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Parafrance
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 5 octobre 2024 22:14
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Date de sortie : 23 décembre 1981
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Résumé : Louis Coline (Gérard Lanvin) mène une vie sans soucis entre sa douce compagne Nina (Nathalie Baye), son emploi comme adjoint au chef de la publicité (Pierre Mickaël) dans un grand magasin où il passe principalement son temps à jouer au tiercé, et ses parties de poker du samedi soir. Un nouveau patron, Bertrand Malair (Michel Piccoli) arrive pour redresser la boîte. Celui-ci, aux méthodes originales, débarque avec ses deux éminences grises, François (Jean-Pierre Kalfon), chauffeur et homme à tout faire, et Paul (Jean-François Balmer), expert-comptable. Malair va vite repérer Louis et l’intégrer à sa garde rapprochée.
Critique : Pierre Granier-Deferre, en adaptant le roman de Jean-Marc Roberts, nous décrit une belle manipulation. Un nouveau patron tyrannique sous ses airs doucereux va embobiner un jeune cadre prometteur mais qui, jusque-là, se laissait vivre. La personnalité mystérieuse et hors normes de Bertrand Malair va fasciner le jeune homme au-delà du raisonnable.
La mise en scène solide du cinéaste laisse planer une inquiétude permanente pour le destin de Louis, embarqué avec fougue dans une histoire qui risque de lui coûter beaucoup. Le réalisateur met en valeur, comme à son habitude, une galerie d’acteurs exceptionnels : Michel Piccoli joue un protagoniste directif, intrusif, machiste et volontiers humiliant. Il interprète cet homme de pouvoir comme si de rien n’était ; Nathalie Baye tire très bien son épingle du jeu dans cette affaire d’hommes, Jean-Pierre Kalfon et Jean-François Balmer incarnent des âmes damnées aussi intrigantes qu’inquiétantes. Quant à Gérard Lanvin, il propose un personnage d’abord hâbleur, d’une sensibilité à fleur de peau, et en même temps intimidé par sa hiérarchie. Livrant une composition originale à partir d’une soumission volontaire, il trouve ici son vrai premier rôle dramatique au cinéma.
Cette subtile manipulation orchestrée par Pierre Granier-Deferre a bien mérité les différents prix qui lui ont été attribuées.
Prix Louis Delluc 1981,
Ours d’argent du meilleur acteur à la Berlinale 1982 pour Michel Piccoli
César du meilleur second rôle féminin en 1982 pour Nathalie Baye
Nomination pour le César du meilleur second rôle masculin en 1982 pour Gérard Lanvin
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