Le 22 juin 2022
Une rencontre inattendue va avoir lieu dans un train en plein cœur de l’exode de 1940. Pierre Granier-Deferre adapte une nouvelle fois Georges Simenon avec talent. Romy Schneider et Jean-Louis Trintignant y sont bouleversants.


- Réalisateur : Pierre Granier-Deferre
- Acteurs : Jean-Louis Trintignant, Romy Schneider, Anne Wiazemsky, Serge Marquand, Maurice Biraud, Paul Le Person, Régine, Nike Arrighi, Simone Landry
- Genre : Drame, Film de guerre
- Nationalité : Français, Italien
- Distributeur : 20th Century Studios
- Durée : 1h35mn
- Date télé : 22 juin 2022 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 31 octobre 1973

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Résumé : 1940. Julien Maroyeur (Jean-Louis Trintignant) est réparateur de postes de radio à Fumay dans les Ardennes. C’est le début de l’exode et, comme presque tous, il va essayer de fuir l’offensive allemande. en compagnie de Monique (Nike Arrighi), sa femme enceinte, et leur fillette.
Critique : Le couple va se retrouver dans une gare où il va tenter de partir vers le sud. Si Monique est acceptée en première, Julien doit se contenter d’un wagon-fourgon où se trouvent déjà de nombreux voyageurs. Parmi eux, se trouve Anna (Romy Schneider), une belle femme énigmatique.
C’était la troisième occasion pour Pierre Granier-Deferre d’adapter Georges Simenon avec la complicité de Pascal Jardin, après Le chat avec Simone Signoret et Jean Gabin puis La veuve Couderc avec Signoret et Alain Delon, tous deux sortis en 1971.
Encore une fois, il utilise un couple vedette, ici Schneider et Trintignant, plongé dans un drame humain, cette fois confronté aux affres de la Seconde Guerre mondiale, en l’occurrence la période de l’exode en 1940.
Le récit, qui démarre sous un soleil resplendissant, ne masque que très partiellement le malaise ressenti par ces voyageurs réunis par le hasard, qui fuient sans perspective claire du lendemain.
Une tendre connivence va naître entre les deux protagonistes, tout en pudeur et sans presque se parler, comme pour ne pas briser la complicité inattendue de deux personnes qui ne devaient pas se rencontrer.
Parallèlement, on suit les aventures des autres voyageurs, mais aussi des employés de la SNCF et des militaires totalement perdus, ces dernières alternant entre la comédie et le drame. La belle brochette d’acteurs qui compose la distribution des seconds rôles ajoute à notre plaisir. Parmi eux, on peut citer Régine et son excellenct composition de gouailleuse généreuse, en se disant que le cinéma l’a sûrement trop peu utilisée.
La fin, très différente de celle du roman, n’en est pas moins émouvante : le jeu subtil et tout en justesse et retenue des deux acteurs principaux n’y est pas pour rien.
Un film représentatif du cinéma dit de qualité française des années 1970, à voir ou à revoir.
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Ne pas confondre avec le film homonyme franco-américain de John Frankenheimer (titre original "The Train" ) avec Burt Lancaster et Jeanne Moreau (1964) qui, bien que se déroulant aussi pendant la Seconde Guerre mondiale, ne traite pas le même sujet.