Le 7 mars 2021
L’adaptation du roman de Georges Simenon est un huis clos déprimant. Si la mise en scène est conventionnelle, Gabin et Signoret confèrent à cette histoire une réelle densité.
- Réalisateur : Pierre Granier-Deferre
- Acteurs : Yves Barsacq, Jean Gabin, Annie Cordy, Simone Signoret, Jacques Rispal, Harry-Max, Carlo Nell
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Valoria Films
- Durée : 1h26min
- Date télé : 7 mars 2020 21:05
- Chaîne : C8
- Date de sortie : 24 avril 1971
- Festival : Festival de Berlin 1971
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Résumé : Dans le huis clos étouffant d’un petit pavillon de banlieue épargné par la démolition, un vieux couple sans enfants se déchire. Lui, Julien Bouin, ouvrier à la retraite, ne l’aime plus, elle, Clémence Bouin, ancienne trapéziste qui a dû abandonner sa carrière suite à une chute. Lorsque Julien recueille un chat à qui il donne toute son affection, la jalousie commence à s’emparer de Clémence.
Critique : Un pavillon de banlieue qui va être détruit, laissant bientôt place à des grands ensembles, ceux de La Défense. Un vieux couple qui ne se parle plus. Adapté de l’excellent roman de Georges Simenon, fidèle au contenu du récit, le film de Pierre Granier-Deferre documente par le menu l’histoire d’un naufrage : celui d’un couple qui s’est aimé, ne s’aime plus, n’arrive pas à se quitter. Le seul moyen de communication qui relie l’ex-trapéziste et l’ancien ouvrier typographe , ce sont des mots écrits sur des bouts de papier que chacun découvre en silence, avant de reprendre ses activités. Julien et Clémence gèrent leur mutisme comme ils le peuvent...
Niché au bout d’une impasse, cerné par les travaux, le pavillon insalubre que ces deux blessés habitent est comme un vestige de leurs amours enfuies. Si le symbole peut sembler facile et si la mise en scène du réalisateur n’est pas exceptionnelle, le jeu de Jean Gabin et de Simone Signoret emporte la conviction : les deux stars s’affrontent, sans jamais se faire de l’ombre, à travers un huis clos oppressant. Les rancunes éclatent dans la plus célèbre scène du film, celle de la cave, qui met en jeu le chat recueilli par Julien. Abordant la dernière partie de leur carrière, les deux artistes assument ici le poids des ans : pour une fois, Gabin abandonne son emploi de patriarche disert et Signoret confère à son personnage une dimension pathétique que renforce la conclusion absolument glaçante. On mentionnera également la magnifique partition musicale de Philippe Sarde, une mélodie à la fois simple et poignante.
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