Jeanne Moreau se dévoile pour Louis Malle
Le 30 septembre 2022
Jeanne Moreau est dirigée pour la seconde fois par Louis Malle dans ce film célèbre pour comporter la première scène d’amour du cinéma français...
- Réalisateur : Louis Malle
- Acteurs : Jeanne Moreau, Judith Magre, Alain Cuny, Gaston Modot, Jean-Marc Bory, José Luis de Vilallonga
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Distributeur : Malavida Films , Lux Compagnie Cinématographique de France
- Editeur vidéo : Arte Vidéo
- Durée : 1h28mn
- Date télé : 31 janvier 2024 20:50
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Reprise: 9 novembre 2022
- Date de sortie : 5 novembre 1958
- Plus d'informations : Louis Malle, gentleman provocateur, partie 1 (site de Malavida)
- Festival : Festival de Venise 1958
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Malavida propose au cinéma le 9 novembre 2022 la rétrospective « Louis Malle, gentleman provocateur partie 1 » qui réunit six restaurations Gaumont : Ascenseur pour l’échafaud, Les amants, Le feu follet, Viva Maria !, Le voleur et Le souffle au cœur.
Résumé : Jeanne, provinciale mariée à Henri Tournier, directeur d’un grand journal dijonnais, s’ennuie et va chaque semaine à Paris pour voir son amie d’enfance Maggy, puis, bientôt, Raoul, un élégant joueur de Polo, qui devient son amant. Henri invite Maggy et Raoul en week-end. Jeanne qui rejoint ses amis par la route pour les accueillir tombe en panne. Un jeune homme en 2 CV accepte de l’emmener. Dans la voiture, ils font peu à peu connaissance...
Critique : Présenté au Festival de Venise en 1958, Les Amants est le second long métrage de Louis Malle, qui venait de réaliser Ascenseur pour l’échafaud. Il s’agit aussi de la deuxième collaboration du cinéaste avec Jeanne Moreau, dont le rôle fut spécialement écrit pour elle. L’actrice française, sans doute la plus grande de sa génération, devint dès lors une star incontournable du cinéma européen. Ce récit d’un adultère en milieu bourgeois se situe sur le papier dans la tradition bourgeoise du théâtre de Henri Bernstein, qui aurait été baigné par l’atmosphère feutrée des romans de Françoise Sagan, alors en vogue. Des virées à l’hippodrome de Longchamp aux parties de chasse de la haute société dijonnaise, en passant par les couloirs d’un organe de presse régional, Louis Malle dépeint une bourgeoisie partagée entre activité routinière et oisiveté sans fin, cette dernière étant plutôt réservée aux femmes.
- © Malavida, Gaumont
Jeanne (Moreau) et Maggy (Judith Magre) trompent leur ennui dans des rituels mondains et nocturnes interchangeables, l’infidélité semblant une distraction davantage qu’un désir : le personnage falot de Raoul (José Luis de Villalonga) ne remet pas en cause un ordre conjugal dans la norme sociale et il faudra attendre l’arrivée d’un jeune homme inconnu (mais tout de même de bonne famille) pour que Jeanne cède enfin à la tentation d’une autre vie... On songe à Danielle Darrieux dans Madame de..., de par ce glissement de la frivolité vers la passion, sentiment renforcé par le fait que Louise de Vilmorin, auteure du roman adapté par Ophuls, a écrit les dialogues du film de Malle. Mais Les amants vaut surtout par son ton et son style.
- © Malavida, Gaumont
Bercée par l’Andante ma moderato de Brahms et nimbée d’un beau Scope noir et blanc de Henri Decae, cette histoire est contée avec un certain détachement, amplifié par les jeux compassés d’Alain Cuny (le mari) et Jean-Marc Bory (le jeune amant). La voix off explicative de Jeanne Moreau, évoquant les motivations de l’héroïne, est compensée par des silences et non-dits qui anticipent un certain cinéma de l’incommunicabilité, en particulier dans la dernière partie. La scène d’amour finale, qui paraîtra anodine aujourd’hui, donna à l’œuvre un parfum de scandale. Nullement triviale ni même érotique, elle se justifiait par la volonté du cinéaste de montrer jusqu’au bout l’intensité de la relation amoureuse entre Jeanne et Bernard. Pour la première fois dans l’histoire du cinéma, un baiser sur un lit ne se terminait pas par un panoramique sur la fenêtre ou un feu de cheminée... Souvent étiqueté cinéaste de la Nouvelle Vague, Louis Malle est certes de la génération des Chabrol et Truffaut, ce dernier étant aussi un metteur en scène emblématique de Jeanne Moreau. Les innovations narratives d’un film comme Les amants vont aussi dans ce sens. Pourtant, la démarche de Louis Malle relève davantage du renouvellement d’un certain classicisme, dans la meilleure tradition d’un cinéma français romanesque et populaire.
– Festival de Venise 1958 : Prix d’interprétation féminine pour Jeanne Moreau - Prix spécial du Jury
- © Malavida, Gaumont
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