Le 4 novembre 2024
Sans doute mineur dans la filmographie de Malle, ce métrage qui réunit les deux grandes stars féminines françaises de l’époque n’en est pas moins plaisant et comporte plusieurs scènes mythiques.
- Réalisateur : Louis Malle
- Acteurs : Brigitte Bardot, Jeanne Moreau, Paulette Dubost, George Hamilton, Claudio Brook, Carlos López Moctezuma
- Genre : Comédie, Aventures, Western, Musical
- Nationalité : Français, Italien
- Distributeur : Les Artistes Associés, Malavida Films
- Durée : 2h00mn
- Date télé : 4 novembre 2024 20:55
- Chaîne : Arte
- Reprise: 9 novembre 2022
- Date de sortie : 22 novembre 1965
- Festival : Festival de La Rochelle 2022
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Malavida propose au cinéma le 9 novembre 2022 la rétrospective « Louis Malle, gentleman provocateur partie 1 » qui réunit six restaurations Gaumont : Ascenseur pour l’échafaud, Les amants, Le feu follet, Viva Maria !, Le voleur et Le souffle au cœur.
Résumé : Début du XXe siècle en Amérique centrale. Maria 1 est chanteuse de music-hall. Maria 2 est recherchée par la police. Elles se rencontrent et deviennent inséparables. Au sein d’une troupe de music-hall ambulante, elles forment un duo explosif qui connaît un franc succès. Au cours d’une tournée mouvementée, elles vont se retrouver à la tête d’une véritable révolution...
Critique : Après Le feu follet, Louis Malle souhaita passer à un projet plus léger et tourner un film à grande audience. Il accepta alors la proposition de la société de production Nouvelles Éditions de Films : réaliser au Mexique une œuvre à grand spectacle, mêlant comédie, film d’aventures et western, et monté autour des deux grandes stars féminines de l’époque : Brigitte Bardot et Jeanne Moreau. Avec la première, le cinéaste avait déjà tourné Vie privée, dont le succès fut limité. La seconde fut la vedette des deux premiers longs métrages de fiction de Malle, à savoir Ascenseur pour l’échafaud et Les amants. Disposant d’un budget cossu, notamment pour les scènes de bataille et l’emploi de figurants locaux, Viva Maria ! eut un tournage surmédiatisé, avant de faire l’objet d’une ample campagne publicitaire et connaître un triomphe commercial. La critique fut quant à elle plutôt tiède, et prit acte du changement de cap (provisoire ?) de l’auteur de Zazie dans le métro, un temps associé à la Nouvelle Vague.
- © Malavida, Gaumont
Il est clair que le film est mineur dans la filmographie de Malle. On ne croit pas une seconde à ces révolutionnaires d’opérette arrivant à combattre une dictature grâce à l’appui et la ténacité de deux chanteuses de cabaret, dont l’une est la fille d’un nationaliste irlandais… Le propos politique soutenant la classe populaire contre les propriétaires terriens, banquiers, jésuites autres oppresseurs apparaîtra bien naïf et opportuniste. Les séquences musicales n’arrangent rien, et il est permis de préférer les partitions de Georges Delerue chez Truffaut ou Godard à la ritournelle Ah ! Les p’tites femmes (de Paris). Quant à la dimension westernienne, elle fait pâle figure, comparativement aux réussites des années 60, signées Peckinpah ou Leone…
- © Malavida, Gaumont
Et pourtant, Viva Maria ! vaut mieux que sa réputation et mérite une réévaluation, à défaut d’une réhabilitation. En premier lieu, les dialogues coécrits par Jean-Claude Carrière ne manquent pas de saveur, notamment dans les échanges entre les deux Maria, dont le duo fait écho aux personnages de Jane Russell et Marilyn Monroe dans Les hommes préfèrent les blondes et annonce, toute proportion gardée, Les demoiselles de Rochefort. Ensuite, le film est techniquement parfait, qualité récurrente du cinéma de Malle, bien épaulé par le directeur de la photo Henri Decae ou le chef décorateur Bernard Evein. Enfin, l’attaque finale est filmée avec punch et une tonalité cartoonesque savoureuse, quand les révolutionnaires sont aidés par les membres de la troupe théâtrale revisitant leurs talents scéniques, dont la délicieuse Paulette Dubost, flanquée de son ado surprotégé… En définitive, s’il est clair que Viva Maria ! est inégal, il permet globalement au spectateur de passer un bon moment. Le film obtint quelques prix dont le BAFTA de la meilleure actrice étrangère décerné à Jeanne Moreau.
- © Malavida, Gaumont
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