Le 12 juillet 2023
Le meilleur film américain de Louis Malle est une œuvre touchante sur des laissés-pour-compte, entre drame social et polar urbain.
- Réalisateur : Louis Malle
- Acteurs : Wallace Shawn, Michel Piccoli, Susan Sarandon, Burt Lancaster, Kate Reid, Robert Joy, Hollis McLaren
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Drame social
- Nationalité : Américain, Français, Canadien
- Distributeur : Malavida Films
- Durée : 1h45mn
- Reprise: 6 septembre 2023
- Date de sortie : 3 septembre 1980
- Festival : Festival de Venise 1980
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Résumé : Employée au restaurant d’un casino d’Atlantic City, Sally rêve de devenir croupière en France. Son mari, Dave, l’a abandonnée pour partir vivre avec Chrissie, sa sœur cadette. Un jour, elle voit débarquer Dave et Chrissie, qui viennent pour vendre de la cocaïne.
Malavida propose au cinéma le 6 septembre 2023 la rétrospective Louis Malle, "gentleman provocateur partie 3" qui réunit trois restaurations Gaumont, Atlantic City, Black Moon et My Dinner with André, ainsi que Vanya, 42e rue.
Atlantic City est le troisième long métrage de fiction en langue anglaise tourné par Louis Malle, après Black Moon et La petite, et avant My Dinner with André, Crackers et Alamo Bay. Après un retour en France qui le mènera à Au revoir les enfants et Milou en mai, le réalisateur terminera sa carrière avec la langue de Shakespeare pour Fatale et Vanya, 42e rue. On peut considérer Atlantic City comme le meilleur film américain de Louis Malle, même s’il s’agit en fait d’une coproduction ayant également impliqué le Canada et la France. Écrit par le dramaturge newyorkais John Guare, le scénario se focalise sur Atlantic City, ville importante du New Jersey, moins prestigieuse que Philadelphie, mais qui fut dans les années 1920-30 réputée pour ses casinos… et sa pègre. L’action se déroule après les années 70, quand la grande cité maritime tentait de se redonner un coup de neuf. La caméra de Malle et la photo de Richard Ciupka montrent admirablement les contrastes urbains, partant du bord de mer qui donne l’illusion d’une commune huppée, avant de mettre en avant des quartiers délabrés et des taudis où s’entassent les classes populaires, en passant par le centre-ville où des ouvriers détruisent les anciens palaces pour les remplacer par de nouveaux casinos.
- © Malavida, Gaumont
Dans ce décor de transition entre la fin d’un monde et l’apparition d’une modernité peu reluisante, plusieurs personnages tentent de trouver leur place. Serveuse dans une cafétéria de casino, Sally rêve d’un autre destin. Devenir croupier en France serait son rêve, et elle suit à cette fin une formation dispensée par Joseph (Michel Piccoli), qui l’aide aussi à apprendre le français, tout en n’étant pas insensible à ses charmes. Lou (Burt Lancaster), le voisin de palier de Sally, qui la mate à travers sa fenêtre, est un ancien bookmaker raté, regrettant de ne pas avoir eu un passé de gangster, ayant été arrêté dans sa vie seulement pour ivresse publique. Vieil homme, il est condamné à servir de domestique à Grace, la veuve d’un acolyte, avec laquelle il ne cesse de se chamailler. Quand revient Dave, le mari de Sally, qu’il avait quittée pour sa jeune sœur, l’existence des protagonistes est chamboulée. Il suffit d’un paquet de drogues volé dans une cabine téléphonique, suivi d’un meurtre sur un chantier, pour que les événements dramatiques s’enchaînent.
- © Malavida, Gaumont
Atlantic City séduit par son atmosphère à la fois triste et attachante, ainsi que ses personnages désabusés, représentatifs des laissés-pour-compte de l’americain way of life, hésitant entre l’honnêteté digne et la tentation de l’argent facile. Croisant le drame social et le film noir, Louis Malle mise aussi sur l’humour (la relation entre Lou et Grace) pour tempérer des situations qui pourraient paraître mélodramatiques. Ce qui ne l’empêche pas d’assumer le premier degré de son récit. Classique sans être académique, la mise en scène rappelle celle de grands modèles américains, des Plus belles années de notre vie de William Wyler à L’épouvantail de Jerry Schatzberg. En même temps, le réalisateur apporte cette french touch irrésistible qui fit naguère le charme de films hollywoodiens tournés par Clair, Renoir ou Duvivier. Les deux interprètes principaux sont éblouissants. Burt Lancaster trouve un excellent rôle de maturité, après ses prestations historiques chez Visconti (Le guépard, Violence et passion). Et Susan Sarandon, mélange de force et de vulnérabilité, compose l’un des personnages les plus attachants de sa carrière, après The Rocky Horror Picture Show et avant Thelma et Louise. Présenté à la Mostra de Venise 1980, Atlantic City y reçut le Lion d’or décerné par le jury de Suso Cecchi D’Amico (ex aequo avec Gloria de Cassavetes). Il obtiendra cinq nominations aux Oscars dans les catégories film, réalisation, acteur, actrice et scénario.
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