Le 28 janvier 2022
L’errance de plusieurs combattants, dans le désert libyen, en pleine Seconde Guerre mondiale. Un film pacifiste qui se regarde sans déplaisir, avec une galerie d’acteurs globalement excellents.


- Réalisateur : Denys de La Patellière
- Acteurs : Lino Ventura, Charles Aznavour, Hardy Krüger, Germán Cobos, Maurice Biraud, Dominique Rozan
- Genre : Comédie, Aventures, Film de guerre, Noir et blanc
- Nationalité : Espagnol, Français, Allemand
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h35mn
- Date télé : 28 janvier 2022 23:30
- Chaîne : France 3
- Date de sortie : 10 mai 1961

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Résumé : En octobre 1942, à Tobrouk, un commando français fait sauter des dépôts d’essence allemands. Quatre soldats parviennent à s’enfuir et se retrouvent bientôt perdus en plein désert. Après une journée de marche harassante, ils repèrent une auto-mitrailleuse allemande et ses cinq occupants. Un seul échappe à la mort et est fait prisonnier. C’est le début d’une aventure étonnante où, face au danger, chacun découvrira la solidarité.
Critique : Des hommes d’horizons divers, embarqués dans une guerre qu’ils n’ont pas envie de faire : un capitaine, un brigadier, un condamné à mort qui s’échappe... Un taxi pour Tobrouk donne le ton dès le départ, résolument antimilitariste, puis se translate sur les lieux du combat, en Libye, pays occupé par les troupes de Rommel. Le commando des quatre combattants, qui vient de perdre son lieutenant, erre symboliquement dans un désert qui pourrait être celui des Tartares. L’angoisse étreint les hommes, dont le véhicule vient d’être détruit par un avion allemand : elle est celle de tout individu condamné à mourir dans un univers hostile. Quand le médecin Samuel Goldmann livre par le menu la description de l’agonie, les mots de ce personnage qui a fui les persécutions antisémites prennent une dimension particulière et hautement symbolique. Un autre, François Jonsac, constamment accablé par l’ennui, exprime un point de vue résolument frondeur : "J’accepte de mourir, mais avec un minimum d’efforts". Finalement, tous reprennent la route.
L’aridité du paysage et l’âpreté de la situation, cela dispense presque de tout bavardage et l’on regrette qu’Audiard ait encore un peu trop le goût de la formule percutante - "deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche" -, destinée à servir quelques numéros d’acteurs.
Mais globalement l’histoire ne gâche pas ce qu’elle raconte, n’étant jamais meilleure que dans le silence des images : lorsque le plan se fige sur les corps de soldats allemands abattus et que les assaillants se lèvent lentement pour aller à leur rencontre, on se dispense aisément de la moindre parole.
A partir du moment où les personnages capturent un officier du camp ennemi, chacun se conforme à sa construction psychologique et le film redevient plus classique, sans être déplaisant, puisqu’il ménage son lot de contrariétés propres aux aventures, avec des retournements de situation multiples, tout en assénant un message pacifiste de bon aloi. L’attitude distraite du survivant Dumas (Lino Ventura), durant la dernière scène, en dit plus long que bien des discours sur l’absurdité de la guerre.