Le tonnerre de Dieu - Denys de La Patellière - critique

Critique : Un soir, peut-être plus éméché que d’habitude, au lieu d’un traditionnel clochard, Léandre propose à Simone (Michèle Mercier), une femme de petite vertu, maltraitée par Marcel (Robert Hossein), son souteneur, de rentrer avec lui.
Après un long périple en autobus puis en voiture, ponctué d’arrêts bistrot, ils arrivent dans un château, peuplé de chiens, où Marie (Lilli Palmer), flegmatique, attend son mari, tricot à la main et cigarette aux lèvres.

Ce film est tiré du livre Que m’emporte de Bernard Clavel, qui en renia l’adaptation. Il faut dire que, tel quel, le scénario semble pour l’essentiel taillé sur mesure pour un Gabin qui va se faire plaisir et en faire des tonnes, dans le rôle de ce vétérinaire improbable, alcoolique, misogyne et donneur de leçons. De plus, on peine à croire à la progression de l’intrigue : le vétérinaire qui soudain retrouve de l’estime pour son épouse, la prostituée qui va vivre une histoire d’amour avec un voisin cultivateur, ancien militaire et vieux garçon (Georges Géret), les discussions "philosophiques" avinées avec le curé (Daniel Ceccaldi) et le gendarme (Paul Frankeur), et le comportement risible du souteneur nantais, qui menace beaucoup, mais auquel on ne croit pas une seconde.

Reste à souligner le talent des deux actrices Lilli Palmer et Michèle Mercier (tout juste auréolée du succès du premier des Angélique), qui réussissent tout de même à se distinguer dans ce film qui fait d’abord la part belle à ces messieurs, dont un Gabin dans ses plus mauvais jours, qui gabinise à l’excès.