Adultère mode d’emploi
Le 7 mai 2003
Peut-être le Truffaut le plus méconnu mais qui gagne à être réhabilité.
- Réalisateur : François Truffaut
- Acteurs : Jean Desailly, Françoise Dorléac, Daniel Ceccaldi, Nelly Benedetti, Maurice Garrel, Sabine Haudepin, Laurence Badie, Jean Lanier, Philippe Dumat
- Genre : Comédie dramatique, Noir et blanc
- Nationalité : Français, Portugais
- Distributeur : Diaphana Distribution, MK2 Distribution, Athos Films
- Editeur vidéo : MK2 Video
- Durée : 1h55mn
- Date de sortie : 20 avril 1964
- Festival : Festival de Cannes 1964
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Résumé : Au cours d’un voyage à Lisbonne, où il doit donner une conférence sur Balzac, Pierre Lachenay s’éprend de Nicole, une hôtesse de l’air. Lorsque son épouse Franca apprend cette liaison, Pierre décide de divorcer.
Le film : Après Jules et Jim, François Truffaut a pour ambition de porter à l’écran Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. Le projet cependant s’avère trop lourd financièrement ; Truffaut ne souhaite pas mettre en péril Les Films du Carosse, sa société de production. Il va finalement se rabattre sur une histoire d’adultère, inspirée par une vision. Truffaut raconte : "La peau douce est partie d’une image qui m’est venue il y a quelques années, d’un couple qui s’embrasse dans un taxi. Il est 7h30 du soir, ils rentrent pour dîner, ils ne sont pas mariés, du moins pas ensemble, et c’est un baiser terriblement charnel (...), j’imaginais même le bruit des dents qui s’entrechoquaient."
De là part cette envie de traiter l’adultère. Pierre Lachenay, homme marié d’une quarantaine d’années, rencontre lors d’un voyage à Lisbonne Nicole, une jeune hôtesse de l’air. Après une nuit volée au Portugal, ils se revoient à Paris et deviennent amants. Très vite, les choses se compliquent. La différence d’âge, la gaucherie sentimentale de Lachenay, les soupçons de sa femme : autant de facteurs qui condamnent un peu plus l’avenir du couple. Jusqu’au jour où il décide de quitter son épouse pour s’installer avec Nicole...
La peau douce, en 1964, est mal accueilli à Cannes. Même le public, conquis par Les 400 coups et Jules et Jim, ne suit pas Truffaut dans cette aventure. L’échec est total. Le réalisateur, ultérieurement, condamnera La peau douce, le jugeant bancal et tiède. Pourtant, ce film mérite une nouvelle vision pour approcher d’un peu plus près l’oeuvre du cinéaste. On y retrouve l’implication totale de Truffaut dans sa fabrication (l’appartement de Lachenay était le sien), sa quête désespérée d’un amour idéal, son refus d’une société acariâtre engoncée dans ses jugements de valeur.
C’est pour cela qu’il filme avec tant de justesse Françoise Dorléac. Il met en scène la jeunesse face à l’immobilisme de l’ancienne génération. L’actrice se révèle troublante dans ce rôle : à la fois désirable et timide, décidée mais respectueuse du bon usage sociétal. La peau douce n’égale pas certes pas Les 400 coups. Toutefois, il démontre le talent de Truffaut pour narrer une histoire d’amour qui s’avère être une tragédie.
Le test DVD
Côté suppléments, Mk2 éditions est toujours aussi généreux avec les amoureux du cinéaste. Documentaires d’époque sur le réalisateur et l’actrice, scènes analysées, bande-annonce, présentation du film par Serge Toubiana (Les Cahiers du Cinéma) et enfin commentaires audio du coscénariste Jean-Louis Richard. Extrait : "Avec François Truffaut, nous sommes allés à Cannes, on a loué un grand appartement dans un ancien palace ; au bout d’une journée, on n’arrivait pas à se concentrer, à bien travailler. Alors, on a fermé tous les volets, ensuite, on a écrit le scénario de La peau douce non-stop, très vite, en un mois, dans un état de grande nervosité."
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