Pacific Rim de Guillermo del Toro : flop ou succès ? Analyse

Ses premiers chiffres ont fait jaser, mais peut-on déjà qualifier Pacific Rim de déception, d’échec ou de succès formaté par les puissances émergentes ?

Avec 111.000 entrées France pour son premier jour, Pacific Rim démarre une carrière qui risque de le voir caler à moins de 700.000 entrées pour sa première semaine. Incapable de fédérer un public de plus de 30 ans, laissant la gente féminine insensible, la production Warner/Legendary Pictures remplit ses salles de fanboys, ceux qui ont toujours échoué à faire des films d’épouvante, des Kickass ou des films de monstres (Arac Attack, Des serpents dans l’avion) des cartons.

Pourtant de qualité, avec de vrais moments d’anthologie, le film doit affronter le mépris qu’ont les Français à l’égard des « japoniaiseries » à la série Godzilla (serait-ce ici le premier film de monstre à la japonaise réussi ?) et surtout à l’égard de la saga des Transformers qui n’amuse que les mômes.
Pis, Del Toro a été incapable de réunir des stars en haut de l’affiche d’un projet au marketing costaud et au budget de 190M$, et ça, cela manque vraiment. Point de Johnny Depp, de Brad Pitt, de Tom Cruise pour assurer un minimum les arrières. Aussi le démarrage américain a été ridicule avec 37M$, principalement grâce à l’Imax et la 3D ! Même Hellboy 2 faisait un score semblable en 2008. Désormais 4e du box-office le mercredi suivant sa sortie, sa part de marché ne cesse de décliner alors que le duo Sandra Bullock et Melissa McCarthy flingue le box-office (-11% pour son 20e jour, contre -22.8% pour Guillermo del Toro pour son 6e jour !).
Avec 50M$ en moins d’une semaine, Pacific Rim rejoint John Carter, After Earth, Lone Ranger et Battleship, dans la longue liste des déceptions qui ne parviennent pas à capter l’attention d’un public gavé aux suites, reboots et prequels.

C’est donc à l’international que Warner devra trouver la rédemption. La Russie sera un marché facile (déjà 9M$), les pays asiatiques seront acquis à la cause (déjà près de 10M$ en Corée du Sud et on attend un triomphe au Japon !), mais il est triste de voir les marchés traditionnels pro-blockbusters comme l’Australie ou le Royaume Uni répondre aussi froidement à cette bête de marketing qu’est Pacific Rim. Chez nos voisins d’Outre-Manche, le film démarre avec les recettes de Battleship, victime d’une canicule qui n’a pourtant pas détourné les spectateurs des salles puisque devant lui, l’on trouve Monstres Academy et Moi, Moche et méchant 2, respectivement 1er et 2e.

Une semaine après son lancement mondial, alors que beaucoup de marchés n’ont pas encore goûté aux combats fulgurants entre Kaiju et Jaeger, il serait injuste de qualifier Pacific Rim de flop, de four, de désastre, de fiasco… Contrairement à beaucoup de produits hollywoodiens, le fantasme de Guillermo del Toro a quelque-chose qui fait cruellement défaut au tout-venant de la production : le spectacle y est grandiose et les spectateurs en ressortent avec la patate ! Laissons donc le bouche-à-oreille faire son boulot !

Notre critique du film : ICI