Le 23 février 2015
- Festival : Les Oscars 2015
Inarritu repart avec les deux statuettes principales, le talent de Julianne Moore enfin reconnu par ses pairs et le documentaire sur Snowden, Citizenfour, marque l’un des points forts du palmarès.
Inarritu repart avec les deux statuettes principales, le talent de Julianne Moore enfin reconnu par ses pairs et le documentaire sur Snowden, Citizenfour, marque l’un des points forts du palmarès.
Avec 4 prix, Birdman n’a pas été le raz-de-marée de la soirée, où les favoris se divisaient en trois (Boyhood et Imitation Game étaient les deux autres). Le film d’Inarritu a été toutefois le gagnant évident in fine, de par ses Prix de Meilleur Film et de Meilleur Réalisateur pour l’auteur mexicain (plus Photographie et Scénario original). La guilde des cinéastes avait déjà couronné Inarritu quelques jours auparavant, amenuisant les chances de Boyhood, qui s’était distingué aux Golden Globes. L’expérience audacieuse de Richard Linklater permet à l’actrice Patricia Arquette, jadis célèbre dans les années 80-90 (Rangoon de John Boorman), de remporter le Prix de la Meilleure Actrice dans un second rôle, pour sa prestation de mère courage.
Prix de la Meilleure Actrice remarqué également pour Julianne Moore pour Still Alice. L’actrice formidable dans cette réflexion sur la condition humaine, malmenée par Alzheimer, était un choix évident pour les académiciens, même si, face à elle, Marion Cotillard était remarquable dans Deux jours, une nuit des Dardenne. Il s’agissait du premier Oscar sur 5 nominations pour l’actrice qui s’est récemment démarquée dans des rôles trash (Maps to the stars de Cronenberg, qui lui a valu un Prix d’interprétation à Cannes) et dans des productions pour le grand public comme Hunger Games).
On passera vite sur le Prix du Meilleur acteur d’Eddie Redmayne dans Une merveilleuse histoire du temps. On n’a pas forcément été impressionné par ce film. En revanche, le Meilleur second rôle masculin, J.K. Simmons en prof tyrannique dans Whiplash, était une récompense évidente. Il faut saluer la pertinence de cette statuette qui permettait ainsi de reconnaître la valeur de cette production indépendante qui ne correspond pas forcément aux jalons académiques des Oscars. Le film repart également avec la statuette du Meilleur Son.
Lors d’une soirée politisée, où l’on a notamment souligné l’absence de nominations pour les acteurs de couleurs (certains s’interrogeaient sur la non nomination de la vedette de Selma, David Oyelowo) et de femmes réalisatrices, le prix du Meilleur Documentaire pour Citizenfour prenait tout son sens. Il s’agissait ici de valoriser la dénonciation du lanceur d’alerte Edward Snowden, qui avait révélé au monde les écoutes de la NSA. On le découvrira dans nos salles le 4 mars.
Le Meilleur film en langue étrangère est revenu à Pawel pour Ida. Un choix judicieux qui corrobore celui des European Film Awards, des Bafta et des Golden Globes. Seul la France s’est distinguée en récompensant Mommy, dont on peut se demander la pertinence du Prix, tant le traitement du sujet d’Ida dans sa réalisation parait plus pertinent que certains choix un peu clipesques opérés par Xavier Dolan. Rien pour Timbuktu de Sissako, donc.
La France ne repart pas bredouille grâce au premier Oscar de l’omniprésent Alexandre Desplat. Sa composition musicale pour The Grand Budapest Hotel lui vaut son premier prix. Quant au film de Wes Anderson, il a été salué par 3 autres statuettes (costumes, décors, maquillages). La chanson originale est revenue à Selma (Glory par Common et John Legend). L’animation aux Nouveaux héros de Disney.
American Sniper, un Eastwood phénoménal au box-office (300 millions de dollars), reçoit une récompense symbolique (Meilleur Son), quand Interstellar de Nolan n’est pas à la hauteur de ses ambitions mystiques (Meilleurs Effets spéciaux).
Et Imitation Game, dans tout cela ? Totalement désavoué, lors de la remise des BAFTA, le film des Weinstein se console avec l’Oscar de la Meilleure Adaptation. Maigre, mais le film peut se féliciter d’un gros score au box-office américain (83M$ contre 37M$ pour Birdman). Il n’est toutefois plus évident que le film de Morten Tyldum puisse désormais dépasser les 100M$ en raison de ce désaveu évident des académiciens.
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