Girls and boys
Le 25 novembre 2004
Beau spécimen de pop ténébreuse pour nostalgiques de britpop vintage.
- Artiste : The Dears
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Bien que Canadiens, les Dears viennent d’un monde où Morrissey, Suede et Blur sont toujours rois. No cities left reconstitue en studio l’âge d’or de la britpop, des vestes Adidas et des baskets Gazelle.
On peut faire confiance à Bella Union, le label fondé par l’ex-Cocteau Twins Simon Raymonde, pour dégoter des groupes experts en beauté mélancolique. Après Midlake, The Czars et The Autumns, voici donc The Dears : deux filles, quatre garçons dont Murray A. Lightburn, alias "l’homme le plus malheureux de Montréal" selon le NME. Et qui n’est pas la moitié d’un manchot quand il s’agit de retranscrire en musique ses sentiments ténébreux et changeants. L’humilité n’est pas la qualité principale du monsieur mais imaginerait-on chercher des poux dans la tête de Richard Ashcroft ou Damon Albarn pour ce genre de prétextes ?
No cities left est l’occasion pour Lightburn de construire et jouer avec ses comparses une musique aventureuse et riche en rebondissements dramatiques : une sorte de britpop progressive, dont le meilleur exemple est l’emphatique Expect the worst/’Cos she’s a tourist. Cette musique prend ailleurs la forme de dub sinistre (Postcard from purgatory), d’inquiétant easy listening (Never destroy us), de pop gainsbourgienne ou de rock à la Morrissey, avec des pastiches gonflés du Mancunien en exil sur Lost in the plot ou Who are you, defenders of the universe ?.
A coté du Moz, les talents d’imitateur de Lightburn font apparaître Damon Albarn ou Jarvis Cocker sur la scène de No cities left, qui en devient presque un Madame Tussaud du Londres des années 1993-1996. Heureusement le chanteur vaut mieux qu’un Laurent Gerra de la britpop : il a une conscience politique (le groupe a sorti un protest EP l’hiver dernier contre la guerre de vous savez qui), ainsi qu’un don pour tisser un cocon sonore formé de synthés et de violons, de solos de guitare, de sax ou de mélodicas lumineux, donnant une belle cohérence aux inspirations variées de l’album.
Il manque certainement à Lightburn l’ironie de ses modèles, mais même au premier degré, des titres comme The second part laisseront des souvenirs inoubliables aux plus réticents. No cities left ravira les amateurs d’arrangements soyeux à la Divine Comedy, Married Monk ou Cousteau, et les jeunes générations qui n’ont pas pu vivre les nineties et pour qui Gene et Shed Seven sont des noms de sodas anglais.
The Dears - No cities left (Bella Union/V2)
Tracklisting :
1 We can have it
2 Who are you, defenders of the universe ?
3 Lost in the plot
4 The second part
5 Don’t lose the faith
6 Expext the worst/’Cos she’s a tourist
7 Pinned together, falling apart
8 Never destroy us
9 Warm and sunny days
10 22 : The death of all the romance
11 Postcard from purgatory
12 No cities left
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