L’ami retrouvé
Le 15 avril 2004
The Divine Comedy revient à ses anciennes amours. Bonne idée.

- Artiste : The Divine Comedy

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The Divine Comedy revient à ses anciennes amours, avec un album entièrement conçu et réalisé par Neil Hannon : retour donc à cette pop orchestrale dont il semble bien être le seul à pouvoir réinventer, avec toujours autant d’inspiration, le secret.
Reprenons là où Regeneration nous avait conduits : la trajectoire de Neil Hannon avait porté la musique de The Divine Comedy sur les plus hautes marches du panthéon d’une pop plus rock et électrique que d’habitude, enrichie de nouveaux arrangements (la patte de Nigel Godrich assurément), mais toujours aussi insolemment menée par la voix de son maître. Depuis Regeneration, le groupe tel que formé pour Casanova s’est séparé, et Absent friends a entièrement été écrit, joué et produit par Neil Hannon, avec la collaboration de Joby Talbot, l’un des pionniers de l’ancienne formation, et de Godrich au mixage [1].
Peut-être parce qu’il est à nouveau accompagné d’un orchestre, l’irlandais semble avoir retrouvé le chemin qu’il avait emprunté avant Regeneration et Fin de siècle, au moment du somptueux A short album about love : une orchestration classique que l’on a dit parfois un peu emphatique, une guitare acoustique, un piano, et sa fameuse voix de crooner qui raconte des histoires et qui semble doublée d’une capacité à tourner l’ensemble en dérision, comme pour s’excuser de tant de génie.
Certes, les histoires se font un peu plus intimistes, témoignant d’une vie bousculée par une longue tournée aux Etats-Unis et de la naissance de son fils (Leaving today), d’un retour dans son Irlande natale et d’un regard sur l’enfance (My imaginary friend) où pointe nettement la mélancolie. Ce nouvel album n’a donc pas la légèreté de ton de A short album about love ou de Casanova. Ce qui ne l’empêche pas de renouer, sur certaines chansons comme Absent friends, Come home Billy Bird, My imaginary friend et, avec un peu plus d’amertume, Our mutual friend, avec l’entrain enchanteur des mélodies rieuses qui avaient fait le succès de Liberation et de Promenade.
Au final, Absent friends nous fait goûter la joie de retrouvailles avec cet ami de longue date qui transforme toujours ce qu’il chante en trésor, mais qui, sans rien renier de ses expériences précédentes, a changé son regard sur sa musique, un peu moins folâtre, mais pas moins généreuse.
Absent friends, The Divine Comedy (Labels)
Tracklisting :
1 Absent friends
2 Sticks and stones
3 Leaving today
4 Come home Billy Bird
5 My imaginary friend
6 The wreck of the Beautiful
7 Our mutual friend
8 The happy goth
9 Freedom road
10 Laika’s theme
11 Charmed life
[1] Et aussi la voix de Laureen Laverne sur Come home Billy Bird et l’accordéon de Yann Tiersen sur Sticks and stones