Mort de l’actrice et écrivaine Anne Wiazemsky

Anne Wiazemsky, c’était une voix inimitable et une présence magnétique, une actrice rare et exigeante qui illumina des films d’auteur du cinéma français. Petite-fille de François Mauriac, elle fut choisie par Robert Bresson pour interpréter le rôle principal de la jeune fille dans Au hasard Balthazar (1966). Ce fut ensuite la rencontre avec Jean-Luc Godard, dont elle deviendra l’épouse, et qui la dirigea dans La Chinoise (1967), film annonciateur de la contestation qui devait éclater en mai 68. Elle incarna ensuite la fille de famille séduite par un obscur objet du désir dans Théorème (1968) de Pier Paolo Pasolini, qu’elle retrouva dans Porcherie, en 1969. Dans les années 70 et 80, elle accepta de jouer dans des productions davantage grand public, mais pour des petits rôles : passagère victime des bombardements dans Le Train (1972) de Pierre Granier-Deferre, ou imprésario surmenée dans Rendez-vous (1985) d’André Téchiné.
En même temps, elle continua de fréquenter des artistes en marge, et fut en tête d’affiche de L’Enfant secret (1982) de Philippe Garrel ou Qui trop embrasse (1986) de Jacques Davila. On la vit aussi en bourgeoise hautaine dans le feuilleton Le Pain noir de Serge Moati. Anne Wiazemsky avait également réalisé des documentaires pour la télévision dont Les Anges 1943, histoire d’un film et Danielle Darrieux, une vie de cinéma. À partir des années 90, elle se lança dans l’écriture et devint une auteure appréciée de la critique comme du public (Canines, Une poignée de gens). Son récit autobiographique Un an après, paru en 2015, dans lequel elle racontait sa relation professionnelle et conjugale avec Godard, sera adapté deux ans plus tard par Michel Hazanavicius avec Le Redoutable. Stacey Martin y interprétait le rôle d’Anne Wiazemsky. L’actrice et romancière qui vient de nous quitter était âgée de 70 ans.