Le 24 juillet 2019
Le film, qui révéla Juliette Binoche, est aussi ce long métrage truffé de clichés, propres au cinéma d’auteur français des années 80.
- Réalisateur : André Téchiné
- Acteurs : Lambert Wilson, Jean-Louis Trintignant, Juliette Binoche, Dominique Lavanant, Wadeck Stanczak, Anne Wiazemsky, Jacques Nolot, Michèle Moretti, Serge Martina, Joseph Michael Roth
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution
- Editeur vidéo : MK2 Video
- Durée : 1h22mn
- Date télé : 24 juillet 2019 20:55
- Chaîne : ARTE
- Date de sortie : 15 mai 1985
- Festival : Festival de Cannes 1985
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Résumé : Une jeune comédienne, Nina, monte à Paris, et trouve à se loger chez deux jeunes gens, Paulot et Quentin. Elle s’éprend de Quentin, un homme ténébreux et ambigu, avec des manies suicidaires, qui joue dans des spectacles érotiques, tandis que Paulot l’aime en secret. Alors que Quentin sort de chez Nina, il est écrasé par une voiture et meurt brutalement
Critique : Un trio amoureux, on a déjà vu dans le cinéma français, exemplairement Jules et Jim, qui a porté le genre sur les fonts baptismaux, avec un talent qui rend la comparaison assez immédiate. Mais ici, c’est une autre époque et une autre situation : le récit d’apprentissage sentimental se double d’un déracinement. La jeune provinciale découvre la vie parisienne, mange de la vache enragée, se trouve courtisée par deux jeunes hommes aux profils très différents : un romantique échevelé qu’incarne Lambert Wilson, qui se croit encore dans La Femme publique et donne une prolongation à son jeu zulawskien. Il incarne l’insupportable Quentin, dont le romantisme peu subtil dégénère en passion destructrice. Sorte de Rodolphe növo, tête à claques de première, il s’oppose à une version eighties de Léon, joué par le convaincant Wadeck Stanczak, tout en douleur rentrée, une belle promesse de comédien qui rafla à l’époque le César du meilleur espoir, sans jamais vraiment confirmer. Et puis, il y a Jean-Louis Trintignant, une caricature de metteur en scène, mentor artistique auto-proclamé, qui accroît le sentiment général que suscite ce film : celui d’un certain snobisme.
Comme la recherche du climax est prête, outre le drame attendu (la mort de Quentin), à convoquer des scènes érotico-soft, qui adviennent dans de mornes appartements aux couleurs passées, et que l’on se déchire à qui mieux mieux sur des ambiances symphoniques, on se dit que finalement Téchiné cède aux clichés d’un certain cinéma français chichiteux qui, au mitan des années 80, déshabillait volontiers ses actrices, tantôt Marceau, tantôt Kaprisky, tantôt Binoche, en lestant l’effeuillage d’enjeux artistiques.
Le réalisateur avait déjà œuvré de manière convaincue dans le psychodrame lourdingue, avec Hôtel des Amériques. Croisant l’esthétique du cinéma chic et choc, il signe un film d’une notable vacuité, où l’actrice principale réussit déjà à agacer.
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