Melissa Bon : douce naissance d’une icône en devenir

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Le communiqué indique qu’elle a participé à The Voice en 2014. Mais c’était sans compter que l’auteur de ces lignes n’a jamais vu la moindre émission de télé crochet de son existence. Donc on passera vite l’information pour revenir sur l’essentiel, le présent.
Mélissa Bon, un nom pas forcément accrocheur pour vendre de la musique, bénéficie d’atouts réels, l’essentiel, une voix qui invite à la communion, engage l’inconscient et fait resurgir l’instinct.
Profonde, langoureuse, majestueuse... la force vocale de l’artiste aux origines franco-suisses et éthiopiennes accroche dès les premiers instants à l’occasion d’un premier EP prometteur en 4 morceaux qui seront disponibles sur les plateformes de streaming habituelles à compter du 15 juin.
Le premier titre dévoilé, Blank remémore la puissance de la collaboration qui avait lié Tracey Thorne d’Everything But the Girl aux gars de Massive Attack... Protection, que cela s’appelait (1994). On retrouve cette puissance décuplée sur le morceau 4, One, qui empreinte quelques sons à William Orbit, avec une énergie sombre qui revêt l’écoute d’un mystère cosmique.
Le morceau éponyme Away est une parenthèse a cappella, soul dans la voix, fébrile dans son authenticité, comme si l’artiste souhaitait déjà se mettre à nu. On en remarque donc l’audace. Sur un morceau d’1’40, c’est fort, osé. Beau, tout simplement.
Les nappes de synthé sur une musique, elle, bien authentique, jusque dans ses notes de piano, lors du morceau Nomad, confirme toute l’élégance de ce projet intérieur qui évite les minauderies pour exprimer les remous existentiels des grands. La voix évoque une autre icone, celle de Dido. C’est solennel, loin d’être aussi effrayant que ce que les paroles suggèrent en boucle.
La naissance d’une nouvelle diva a-t-elle sonné ?