Many people

Après Jamzero, un premier album imparfait mais prometteur, le vocal groove project Bauchklang affirme avec ce deuxième album sa vocation réellement groove pour ne pas dire funky. À vos dancefloors...

Les six Viennois de Bauchklang font partie de cette nouvelle famille des human beat boxing qui après avoir utilisé les machines pour créer des sons renversent la vapeur en se réappropriant ces sonorités électroniques pour leur accorder une version vocale. Jungle sur l’impressionnante "instrumentale" Navigator, dance, down tempo, soul, hip-hop, dub, ici tout est affaire de rythme. C’est la colonne vertébrale sur laquelle viennent se greffer les effets les plus insolites qui donnent aux divers morceaux leur consonance singulière. Quoique le chanteur et leader du groupe, Andreas Fraenzl, s’en défende, la proximité du son de l’album avec la scène électro autrichienne, conjuguant son trip-hop et dub, est manifeste : le delay sur les voix de 12/8, le chant psalmodié de Many people, la répétition hypnotique de la basse sur Another view, et l’atmosphère générale sont très proches de Sofa Surfer ou Tosca.
Toutefois, il est certain que pour ce dernier opus, Bauchklang donne à Vienne une teinte résolument ensoleillée avec des rythmes adaptés aux dancefloors les plus débridés. Rhythm of time et ses samples de cuivres étouffés flirte avec le hip-hop délirant des Puppet Mastaz, et le dernier morceau remixé, Cypress trees, est de la pure dance à soulever les pieds et à gigoter toute la nuit. Le deuxième terme du vocal groove project prend tout son sens avec les titres Good you do ou Every day, des tubes en puisssance dans lesquels le collectif s’initie à la disco sur des basses ondulantes et chaudes. Bauchklang a franchi une nouvelle étape dans l’exploration des ressources vocales. Andreas Fraenzl définissait le projet comme une recherche underground, peu accessible au public, et s’étonnait du succès de Jamzero (couronné par l’attribution du prix Amadeus sorte de Grammy autrichien). Many people est peut-être un clin d’œil à cette reconnaissance, et certainement une façon de la faire perdurer.