Let us never speak of it again

Il y a quelques années, tout le monde se demandait comment le rock allait survivre à la déferlante électro des années 90. Maintenant que Franz Ferdinand, The Libertines et Bloc Party ont relevé le défi, il est temps de se faire du souci pour les musiques électroniques. Suite à une année 2004 en demi-teinte, nous attendons tous beaucoup des sorties des prochains mois (Boards of Canada et Daft Punk en tête). Mais voilà, au-delà des futurs blockbusters musicaux, une multitude de grands talents se côtoient dans les rayons indépendants. Le dernier album de Out Hud, delirium électro-funky-disco, pourrait bien être la révélation de ce premier trimestre.

Ces New-Yorkais qui revendiquent de larges influences (Adrian Sherwood, Dr Dre, Les Neptunes, le dancehall et le dub) sont en train de créer la dance music du troisième millénaire. On y retrouve tous les ingrédients de la réussite : l’efficacité des mélodies, une grande diversité de beats et de textures, une touche de punk et une production proche de la perfection. Let us never speak of it again est un album envoûtant où les machines viennent côtoyer les instruments. Un album sans queue ni tête, bordélique à souhait, jouissif au possible. Taillé pour vous faire groover jusqu’au bout de la nuit.

En multipliant les collaborations à l’extérieur du groupe (notamment avec les !!! et LCD Soundsystem), les membres de Out Hud ont ainsi pu donner naissance à un disque complet et prenant, traversant toutes sortes d’atmosphères et d’émotions. Une réussite absolue, qui donne de nouvelles fondations au temple de la musique électronique qui avait tendance à s’effriter depuis deux années.