Leslie Nielsen, un comique au Paradis

L’acteur Leslie Nielsen s’est éteint le dimanche 28 novembre 2010 à l’âge de 84 ans des suites de problèmes pulmonaires. Né le 11 février 1926 d’un père officier de la Gendarmerie Royale du Canada, Leslie a d’abord étudié la comédie à Toronto avant de s’expatrier à New York. Dès 1950, il apparaît dans des rôles secondaires à la télévision américaine avant de faire ses premiers pas sur grand écran en 1956. Toutefois, alors qu’il tourne dans des productions luxueuses, c’est sa prestation dans l’excellent film de science-fiction Planète interdite (1956) qui retient l’attention. Il n’arrive pourtant pas à s’imposer comme vedette du grand écran et retourne jouer dans de multiples séries télévisées durant toutes les années 60. Il se fait à nouveau remarquer au cinéma dans un rôle toujours aussi sérieux de L’aventure du Poséidon (Ronald Neame, 1972), gros succès du film catastrophe.
Là encore, ce coup d’éclat n’est suivi d’aucun succès et l’acteur continue une carrière terne jusqu’en 1980 où il entame une mue artistique totale. Lui qui tenait systématiquement des rôles de personnages sérieux, voire méchants (souvenez-vous son interprétation glaçante dans le Creepshow de George A. Romero en 1982), rencontre les frères Zucker et leur complice Jim Abrahams qui lui proposent un rôle central dans leur comédie Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Le triomphe du film pousse le quatuor à créer la série comique Police squad (seulement 6 épisodes en 1982) qui leur permet d’inventer le personnage du flic gaffeur Frank Drebin qui triomphera au cinéma dans la trilogie des Y a-t-il un flic.....
Désormais conscient de son énorme potentiel comique, Leslie Nielsen enchaîne les comédies parodiques en se souciant peu de la qualité. Si certaines comme Le détonateur (1998), Agent zéro zéro ou encore les Scary movie 3 et 4 peuvent encore susciter l’indulgence, notamment grâce à son sens du timing comique, on est désolé de le retrouver dans des nanars comme Y a-t-il un flic pour sauver l’humanité ? (2000). Malgré cette fin de carrière en demi-teinte, Leslie Nielsen restera à jamais un dieu de la comédie américaine, ne serait-ce que pour sa création du cultissime Frank Drebin.