Le 7 août 2018
- Voir le dossier : La Révolution Netflix, 40 ans d’évolution cinématographique
Et Netflix bouscula le nouvel ordre du monde.
Semaine du 8 août 2018
Situation : – Netflix et les plateformes de streaming payantes ont rabattu les cartes. Les moins de 18 ans n’ont jamais acheté d’œuvres sur formats physiques, préférant le streaming illégal – qui remplace le peer-to-peer -, et notamment celui de séries aux films. En crise d’inspiration et dans la tentative de s’adapter à une nouvelle situation de mobilité et d’omniprésence des écrans, Hollywood formate une jeunesse qui n’a pas la curiosité de découverte et l’industrie américaine se croit contrainte de multiplier suites et reboots (on ne parle plus de remake, démodé). Persuadés que les adultes ne vont plus au cinéma aux USA, parce que c’est désormais dans les séries que l’on parle adulte, les studios capitalisent sur une vague persistante de film de super-héros. Les Américains ne voient plus que ça, et comme les pays émergents en raffolent aussi, rares sont les échecs dans le domaine où tout est maîtrisé. Le marché chinois est désormais presque équivalent à celui de l’Amérique et ouvre la voie à la rédemption à de nombreux échecs locaux. L’occasion de rentabiliser ce qui est devenu difficilement justifiable sur le seul sol américain.
Mondialisation + 20 ans
Désormais les conglomérats du divertissement deviennent des monstres, les entités Disney – Marvel – Star Wars – Twentieth Century Fox ne faisant plus qu’un. Au-delà des divertissements sympathiques et systématiques, la pression pour exister face à de tels monstres, notamment dans les grandes salles, sur les écrans Imax et autres, ou sur les grilles de programmation bouchées, interpellent. Est-ce vraiment sain quand de telles puissances sont en jeu ? Un studio occupe en salle l’essentiel de la fréquentation mondiale, au détriment de la diversité. C’est d’autant plus grave que ses blockbusters en question sont tous identiques… En 2018, point de rébellion. La future génération qui grognera contre ses prédécesseurs n’est peut-être pas encore née. A suivre.
- © 2018 The Bookmakers & The Jokers Distribution. Tous droits réservés.
Les nouveautés :
– Darkest minds : tentative vaine par la Fox de relancer le genre moribond de la dystopie adolescente.
– Détective Dee 3 : tentative intéressante et osée de proposer un spectacle asiatique d’action alternatif, avec une promo basée sur la 3D. C’est hors mode, et exposé dans plus de 150 copies, cela s’avère être un sacré pari pour le distributeur Les Bookmakers, associé aux Jokers, dans cette belle aventure.
– L’Espion qui m’a larguée : dans la veine des comédies féminines post-Mes meilleures amies, le produit à formules est décalé, culotté, de ceux que l’on voit souvent à l’affiche des cinémas, mais rarement gagnant au box-office où le woman power n’arrive pas à trouver l’écho qu’il peut avoir dans le monde de la musique. Pour une Madonna, Rihanna, Beyoncé… combien de Wonder Woman au cinéma ?
– Mary Shelley : retour du teen movie cultivé, un brin décadent. Ce n’est pas une adaptation de classique, comme Sex Crimes et sa vision contemporaine des Liaisons dangereuses, mais un biopic sur l’écrivaine que l’on célèbre en 2018 pour les 200 ans de son œuvre fondatrice, puissamment féminine, Frankenstein.
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– Neuilly sa mère, sa mère ! : titre idiot pour la suite tardive d’une petite comédie d’été qui avait créé la surprise neuf ans plus tôt, un 12 août. Il s’agit ici du fameux divertissement populaire français qui essaie d’exister au milieu des titans américains et de faire remonter désespérément la part de marché de notre cinéma national, toujours en berne en été.
– Le Poirier sauvage : du cinéma cannois à potentiel de Palme d’Or, proposé sans récompense, mais avec une durée de 3h08mn… La France fait figure d’exception culturelle, avec 100 copies envisagées pour un cinéma turc. Un bel exemple de cinéphilie avec un attachement pour l’auteur-réalisateur que l’on aime suivre au fil du temps. Depuis Nuages de mai en 2001, tous les films de Nuri Bilge Ceylan sont servis en salle, à un public fidèle.
– Under the Silver Lake : du cinéma indépendant, à tendance culte, réalisé par David Robert Mitchell. Contrairement à son exploitation américaine qui sera très certainement réduite, en France, on peut envisager une belle couverture, notamment à Paris, ville friande d’excentricités cinématographiques. Les Américains attendront l’hiver pour le découvrir, afin de rapprocher sa sortie de la saison des récompenses.
Tous les films sortis en 2018
Galerie Photos
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