Le 11 juin 2010
Retour sur la polémique anti israélienne lancée par les cinémas Utopia...
Retour sur la polémique anti israélienne lancée par les cinémas Utopia...
L’incompréhension et la polémique. Voilà ce qu’auront suscité les cinémas Utopia en décidant de déprogrammer de leur salle le film A cinq heures de Paris, pour manifester leur colère contre la politique anti palestienne d’Israël et ses dérapages récents scandaleux. En tapant du poing et boycottant ainsi une cinématographie, les programmateurs d’Utopia ont provoqué un tollé qui a largement dépassé nos frontières, de par l’absurdité de cet acte de défiance. Le cinéma, outil valeureux pour lutter contre les extrémismes, qui a souvent su se faire écho avec légitimité de la détresse et du malheur palestiniens, ne doit nullement devenir un lieu de boycott et de censure.
Taire un artiste, c’est renforcer les intolérances, donner plus de force à un pouvoir controversé. Les réalisateurs chinois ou iraniens connaissent la chanson, mais combattent avec force pour faire avancer les choses.
L’artiste, celui qui divertit nos journées les plus dépressives, qui donne des couleurs aux horizons les plus mornes et qui offre matière à réflexion aux esprits curieux, participe aux changements, en informant les masses ou en les orientant en tout cas vers des pistes intellectuelles essentielles.
Parfaitement inoffensif, A cinq heures de Paris ne peut devenir le symbole d’un régime et de ses dérives. Par ailleurs, le cinéma israélien a souvent été vigoureux et politique, et ne doit absolument pas être stigmatisé pour les décisions prises par les obstinés du pouvoir.
Oui, il est fondamental de remettre en cause l’ordre des choses au Moyen Orient alors que l’équilibre mondial ne cesse de s’abîmer. Oui, il est humain d’aspirer à l’égalité entre les peuples qui l’habitent. Toutefois en exacerbant les passions ne parvient-on pas seulement à un effet toujours plus contreproductif et à davantage de haine et d’incompréhension ?
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