Le 28 janvier 2021
- Festival : Angoulême 2021
De plus en plus précaires, les auteurs de bande dessinée demandent des mesures fortes de la part des pouvoirs publics et du monde du livre.
News : Bien qu’il soit séparé en deux parties cette année – entre une remise des prix en janvier et un festival qui accueillera du public en juin –, le festival d’Angoulême constitue pour les auteurs de bande dessinée une opportunité de faire valoir leurs revendications. L’exposition médiatique de la manifestation offre une visibilité aux artistes – scénaristes, dessinateurs, coloristes – qui font vivre la bande dessinée. Il faut dire que la situation des auteurs se dégrade en raison d’une répartition inéquitable des revenus tirés des ventes de livres et de la baisse globale des ventes par album, un phénomène qui s’explique essentiellement par l’augmentation du nombre de nouveautés.
Face à cette situation, le ministère de la Culture a mandaté Bruno Racine, qui a rendu début 2020 un rapport très attendu sur l’auteur et l’acte de création. Le « rapport Racine » affirme que l’État doit jouer un rôle de régulateur entre les artistes et les éditeurs et suggère plusieurs mesures pour endiguer la dégradation de la situation sociale des auteurs. Mais un an plus tard, la situation des auteurs n’a guère changé. La répartition des bénéfices dans la chaîne du livre est défavorable aux auteurs, qui touchent en moyenne 8% du prix du livre. Par ailleurs, la perspective de rémunérer les auteurs qui se rendent en festival est restée lettre morte.
Près de 700 dessinateurs ont pris position en faveur de l’appel au boycott du festival. On compte parmi eux les anciens Grand Prix André Juillard et Bernard Cosey, ainsi que des jeunes auteurs comme Lisa Mandel, Marion Montaigne ou Timothé le Boucher. Ces auteurs dénoncent l’absence d’action concrète de la part de l’État et des éditeurs, en dépit des promesses d’Emmanuel Macron réalisées à l’occasion de la précédente édition du festival.
Face à cet appel au boycott, le directeur général du festival d’Angoulême Franck Bondoux a fait part de son incompréhension dans un communiqué. Ce dernier estime que le boycott ne constitue pas une solution propice pour faire entendre les revendications des artistes. Mais face à l’absence de mesures concrètes, les auteurs disposent de bien peux d’options pour se faire entendre.
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