Douro à avaler
Le 7 janvier 2003
Une saga rurale pétrie de certitudes.

- Réalisateur : Manoel de Oliveira
- Auteur : Agustina Bessa-Luís
- Editeur : Métailié
- Genre : Roman & fiction

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On peut voir Agustina Bessa-Luís comme une sorte d’alter ego de Manoel de Oliveira. Ecrivaine à la production impressionnante (cinquante romans à son actif), elle a déjà rédigé plusieurs scénarios pour le cinéaste, qui vient d’adapter son dernier roman, Le principe de l’incertitude.
A partir de cette saga familiale, dans une exploitation viticole du Douro, l’auteur s’attarde sur les bouleversements sociaux et culturels qui marquèrent le Portugal au cours des vingt dernières années. Secrets de famille, violence, hiérarchie féodale, Agustina Bessa-Luis dresse un minutieux portrait du Portugal terrien, et nous entraîne des années en arrière, dans une société hors d’âge.
Il faut souvent un effort pour resituer cette histoire dans un contexte contemporain. Le style évoque Henry James, ou Edith Wharton. Les préoccupations aussi. On sent également percer une étrange nostalgie derrière le discours sur la modernité... Une certaine ambivalence, face à l’évolution des esprits. Le ton est souvent pontifiant, définitif.
Agustina Bessa-Luís vit, à l’évidence, dans une certaine idée du Portugal, traditionnelle et conservatrice, et trouve dans le drame rural l’arrière-fond éternel aux tourments de l’âme. Elle en fait des romans-fleuves tranquilles, d’un ennui mortel, pétris de principes et de certitudes.
Agustina Bessa-Luís, Le principe de l’incertitude (O principio da incerteza, traduit du portugais par Françoise Debecker-Bardin), Editions Métailié, 2002, 311 pages, 20 €
Regards croisés : Le principe de l’incertitude, le film de Manoel de Oliveira