Naissance et Mort
Le 19 mars 2018


- Scénariste : Jeff Lemire>
- Dessinateur : Greg Smallwood
- Coloriste : Jordie Bellaire
- Collection : 100% MARVEL
- Editeur : PANINI COMICS
- Date de sortie : 10 janvier 2018
Héros trop méconnu de la galaxie Marvel, Moon Knight se renouvelle encore et toujours. Preuve encore une fois sous l’impulsion d’un Jeff Lemire des grands jours.
Résumé :
Qu’il est loin le temps où Moon Knight n’était qu’un mauvais clone de Batman. "Mauvais", n’exagérons rien mais, comme tout duplicata, pas à la hauteur de son modèle. Apparu en 1975 pour la première fois Outre-Atlantique, Moon Knight n’a pourtant cessé de s’épaissir au fil du temps jusqu’à devenir un personnage très singulier au sein du Marvel Universe. Il pourrait presque être un indépendant. Il a d’ailleurs décidé d’être neutre dans l’arc Civil War, lui qui est capable de tuer ses ennemis et que Captain America ne voulait pas dans son équipe. En retrait donc, certes, même s’il croise la route et partage son besoin de vengeance avec d’autres guerriers nocturnes.
Synopsis : Le moment de vérité est venu : qui est Moon Knight ? Qui est Marc Spector ? Le héros va-t-il réussir à dompter sa folie ou sombrera-t-il dans les machinations de Khonshu ?
La vraie spécificité de Moon Knight est à chercher dans sa personnalité, taciturne, évidemment, nocturne - il tire son pouvoir de la lune. Mais pas que. Il a surtout une maladie mentale, qui le suit depuis toujours. Pourtant, nul ne s’est jamais penché sur la question comme Lemire le fait ici. En trois tomes, il aura signé un run majeur dans la vie du héros tout en contribuant à une œuvre sensorielle, visuellement très éloignée des classiques du genre chez Marvel. Les fresques de Smallwood et les couleurs assez fascinantes de Jordie Bellaire produisent leur effet : on en prend plein la vue. Le sens de lecture du comics lui-même participe à incarner le labyrinthe mental. On doit poursuivre à l’envers quand on débarque avec Marc Spector dans l’Outrevide du Dieu Khonsou... A moins qu’on ne soit dans le cerveau du héros ? Aucune certitude ici tant dans cette trilogie, le scénariste navigue entre l’onirique et le réel, emprisonnant son sujet et son récit dans un autre espace-temps. Les frontières entre les mondes sont floues et permettent de se projeter dans de nombreuses lectures, immédiatement ressenties viscéralement - c’est bien ce que s’attache à dessiner Smallwood : le viscéral. Depuis son hôpital psychiatrique entre Vol au-dessus d’un nid de coucous et la récente série sur le fils du Professeur Xavier "Légion" Moon Knight voyage donc beaucoup mais pas forcément où l’on pourrait le croire. Lemire est parvenu avec tous les éléments que l’on connaît pourtant déjà, à réinventer un personnage uniquement à partir de... lui-même ! Une vraie leçon.
112 pages - 14 €