Le 19 avril 2025
Un divertissement à la Rappeneau, plein d’élégance et de rythme, avec un Belmondo en pleine forme. Dommage que le rôle offert à Marlène Jobert n’ait pas la même consistance.


- Réalisateur : Jean-Paul Rappeneau
- Acteurs : Pierre Brasseur, Vernon Dobtcheff, Sami Frey, Jean-Paul Belmondo, Laura Antonelli, Marlène Jobert, Patrick Dewaere, Marc Dudicourt, Michel Auclair, Charles Denner, Paul Crauchet, Julien Guiomar, Mario David, Patrick Préjean, Billy Kearns, Maurice Barrier, Sim, Luc Florian, René Morard, Georges Beller, Julieta Szönyi
- Genre : Comédie, Aventures
- Nationalité : Français, Italien, Roumain
- Durée : 1h38mn
- Date télé : 29 mai 2020 13:55
- Chaîne : France 3
- Date de sortie : 7 avril 1971
- Festival : Festival de Cannes 1971

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Résumé : Nicolas Philibert, un français exilé en Amérique, s’enrichit et s’apprête à épouser une riche héritière. Avant cela, il doit divorcer de sa femme Charlotte qu’il part retrouver en France. Toutefois, pendant son absence la Révolution a fait rage et à son arrivée à Nantes, Philibert a bien du mal à remettre la main sur Charlotte, étroitement liée à une famille de royalistes.
Critique : Cette comédie historique haut de gamme est un spectacle tout à fait plaisant, qui s’apprécie à plusieurs niveaux : d’abord pour la qualité de sa reconstitution (costumes et décors y sont superbes), mais aussi pour la constante vivacité du récit imaginé par le trio de scénaristes (Rappeneau, Sautet, Clavel) et pour la consistance de l’interprétation, avec en tête un Jean-Paul Belmondo tout à fait à son aise, dans le rôle d’un aventurier séduisant et fuyard, entouré d’une galerie de seconds rôles globalement convaincants, où l’ancienne génération (on y apprécie la présence de Julien Guiomar et de Michel Auclair, on y repère Pierre Brasseur dans l’un de ses derniers rôles) côtoie de jeunes acteurs prometteurs : ainsi, Laura Antonelli incarne une Pauline de Guérande radieuse, Georges Beller, pas encore devenu animateur, convainc dans le rôle d’un garde national et l’on remarquera même Patrick Dewaere, alors totalement inconnu, qui apparaît en volontaire de l’armée.
Certes, la Révolution ne constitue qu’un cadre souvent folklorisé (comme le montre la séquence relative au culte de l’Être suprême), où les enjeux propres à cette période complexe sont globalement éludés, mais on ne regarde pas ce film pour prendre une véritable leçon d’Histoire, plutôt pour apprécier un spectacle où les rebondissements s’enchaînent : à ce titre, le long métrage de Rappeneau remplit parfaitement son office, sans que Belmondo y soit le cabotin insupportable qu’il deviendra un peu plus tard, conforté dans le choix de la facilité par des années de succès commerciaux. Ici, il est à l’image de ce divertissement : plein de panache et d’élégance, qui n’oublie pas d’être drôle, même si les situations vaudevillesques du château ont tendance à se prolonger un peu trop. A ses côtés, Marlène Jobert est une Charlotte Philibert un peu trop réduite à une charmante idiote, aux colères surfaites. Dommage.