Le 10 septembre 2003
Un premier roman sur l’univers du porno qui ne fait pas dans la dentelle.
Un premier roman sur l’univers du porno qui ne fait pas dans la dentelle. Rédigé sous forme de confession, Le poème pornographe est avant tout le récit d’un engrenage impossible à stopper.
Entrer dans le porno n’est pas une sinécure. Et d’abord, comment on en arrive là ? Qu’est-ce qui fait qu’on se retrouve immergé dans le business du cul sans vraiment l’avoir souhaité ? Ou plutôt sans vraiment s’en être rendu compte. Par la force des choses. En raison d’événements qui s’enchaînent et sur lesquels on n’a pas la main, pas vraiment...
Ecoutons l’histoire d’un jeune garçon devenu réalisateur de films porno. Ecoutons ce témoignage qui nous emmène à Vancouver et qui explique que tout a commencé à l’école, quand Mrs Singleton a remplacé Mr Gingell, remercié pour d’obscures raisons... L’idée de Mrs Singleton est de faire réaliser un film à chacun de ses élèves sur l’année entière. Ça suffit pour donner envie de faire du cinéma et de prendre conscience du pouvoir d’une caméra. Avec Nettie, sa meilleure copine, le narrateur va se prendre au jeu. Mais aussi découvrir le monde des adultes dans sa face la plus sombre. Univers de pédophiles et d’échangistes, de fantasmes tordus...
Ce récit est écrit comme une confession. Mais c’est surtout un mélange de genres (l’auteur passe d’un dialogue à un scénario, d’un monologue à un journal intime), le récit d’apprentissage d’un ado à la dérive. Perdu entre l’absence d’un père et de mauvaises fréquentations, le narrateur scelle son destin sans préméditation. Il se laisse glisser sur une pente sans trop réfléchir aux conséquences. Après tout, à seize ans, la vie vous tend les bras !
Ce roman s’inscrit dans la lignée des productions nord-américaines qui se penchent sur la fragilité de la jeunesse et sur les pièges qu’il est difficile d’éviter. Car Michael Turner s’interroge également sur les travers d’une société moderne et bien-pensante qui cherche à briser les tabous. Ici, les déviances sexuelles constituent le credo des petits-bourgeois apparemment sans histoires qui ont besoin de braver les interdits pour s’épanouir. Et qui, forcément, entraînent les plus fragiles dans leur quête...
Michael Turner, Le poème pornographe (The pornographer’s poem, traduit de l’anglais (Canada) par Claro), Au Diable Vauvert, 2003, 497 pages, 23 €
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