Le beau Serge et les cigales

Un Gainsbourg peut en cacher un autre. Des textes comme des panoplies, dans lesquels les plus grands ou les plus improbables se sont glissés. Déclarations... Consécrations... Interprétations.

Réflexions pour une discographie idéale... Qui serait du Gainsbourg sans en être, qui garderait ce je ne sais quoi d’inimitable, d’irrésistible... L’empreinte.
Exercices imposés. Des défis en forme de pieds-de-nez, comme l’Eurovision, qu’il remporte avec la "poupée de cire" de France Gall, et manque de peu avec Joëlle Ursull. Gainsbourg choisit, et écrit des chansons sur mesure, débusquant, derrière l’image officielle, l’autre nature de ses interprètes, et laisse sa griffe, indélébile, dans des discographies parfois oubliables. Petula Clark continue à patauger dans la gadoue, indémodable, vilaine fille...
Il y a eu des régulières, c’est vrai. BB, les cheveux dans le vent, France Gall, candide, et puis Jane, évidemment. Mais surtout, il y a eu les météorites. Les femmes d’un tube, ou d’un album. Une chanson de Gainsbourg, ça ne se refuse pas. Lui même ne se refuse rien. Deneuve qu’il piège dans ses volutes de Gitanes, Françoise Hardy et ses Kleenex, Adjani qu’il laisse proche de l’Ohio, Vanessa Paradis, qui changera son image par la grâce d’un album : les bienfaits du Tandem. C’est du cousu main... Taillé sur la bête. Il y en aura pour tout le monde, la pucelle ou l’entraîneuse, Lolita ou femme fatale. Régine disperse les petits papiers, Zizi Jeanmaire frétille de la plume et partage la javanaise avec Gréco. Dani fait les chœurs, en attendant de rattraper le boomerang.
Et les hommes, dans tout ça ? Pas aujourd’hui ! Ça suffit... Faut "pas se casser le cul, savoir se fendre, de quelques baisers tendres, sous un coin de ciel bleu".