La Petite Mort . tome 2 - La chronique BD.

L’histoire : bienvenue dans la famille Mort, composée de Papa Mort, Maman Mort, et de leur rejeton, la Petite Mort ! Une famille tout ce qu’il y a de plus ordinaire, si ce n’est que chez les Mort, on fauche les âmes de père en fils depuis la nuit des temps.

Lors du tome précédent, la Petite Mort a dû faire pour la première fois de sa vie un choix lourd de conséquences : faucher son chat adoré, Séphi, ou bien son ami humain, Ludovic, atteint de leucémie. Il a choisi son ami, un choix qu’il regrette un peu aujourd’hui, car le Ludovic qu’il retrouve en rentrant en 6ème n’est plus celui qu’il a quitté en fin de CM2. L’adolescence est passée par là, et ce rustre de Ludovic n’hésite pas à conter fleurette à Aude, la jeune fille dont la Petite Mort est amoureux depuis toujours.

Mais tout ça n’est finalement pas si grave, car on se rend bien vite compte que la famille Mort cache un squelette dans son placard, au propre comme au figuré...

Notre avis : c’est une bande dessinée bien atypique que la Petite Mort !! On a tout d’abord l’impression d’avoir affaire à une petite BD potache sur le thème de la mort, émaillé de gags parfois assez basiques, mais à la lecture, on se rend compte que c’est bien plus que ça : Davy Mourier sait se faire cynique, notamment grâce à des fausses pubs en couleurs et pleine pages, sur le thème de la mort, mais aussi bien plus profond. En effet, la Petite Mort est à un tournant de son existence : nous ne déflorerons pas l’intrigue, mais sachez qu’à la fin de l’album, le personnage principal voit son quotidien, pour ne pas dire sa vie, complétement chamboulés, par la faute du fameux "squelette dans le placard".

C’est très bien, vous ne nous ferez pas dire le contraire, mais c’est aussi là que le bât blesse : en voulant dérouter le lecteur, Davy Mourier réussit trop bien et fait plus que le dérouter : il le laisse perplexe, s’il ne l’a pas perdu en cours de route. C’est dommage, car la démarche est sympathique et intéressante, bien appuyée par un dessin certes simple mais expressif et très lisible, ce qui sert bien le récit. En bref, un album sympathique et un personnage attachant, malgré quelques maladresses qui ne pourront que se résorber dans les épisodes suivants, étant donné le choix radical de l’auteur à la fin de ce tome.