Le 14 janvier 2020
Un documentaire-hommage, qui retrace dans un désordre orchestré le parcours de l’un des plus grands cinéastes français du vingtième siècle. Un beau kaléidoscope de son œuvre.


- Réalisateurs : Jacques Demy - Agnès Varda
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Ciné-Tamaris
- Durée : 1 h 30
- Date de sortie : 22 septembre 1995

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Résumé : Agnès Varda, disparue récemment (en mars 2019), proposait cinq ans après le décès de son époux ce documentaire hommage à ce cinéaste important et inclassable du cinéma français.
Notre avis : Fidèle du film documentaire, Agnès Varda présente, dans un désordre orchestré, l’œuvre de son mari. Chaque film, par un élément qui le caractérise, renvoie à un autre, sans souci de chronologie. Les extraits sont entrecoupés d’interviews anciennes ou tournées spécialement pour l’occasion. On y entend beaucoup le cinéaste lui-même et plusieurs de ses proches collaborateurs, comme le musicien Michel Legrand ou le décorateur Bernard Evin. Beaucoup d’acteurs s’expriment aussi : Catherine Deneuve bien sûr, Michel Piccoli, Dominique Sanda, Anouk Aimée, Jeanne Moreau, et plus étonnamment Harrison Ford, qui a failli tourner pour lui dans Model shop, son unique film américain. Le producteur préféra Gary Lockwood, auréolé de sa prestation dans 2001, l’Odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick. Il estimait alors qu’Harrison Ford n’avait aucun avenir dans le cinéma ! Pas rancunier, le comédien garde un souvenir ému des essais qu’il avait faits avec le réalisateur.
On croise au gré des images d’archives autour des tournages, des personnalités aussi diverses que Jim Morrisson ou François Truffaut.
Tout souligne l’originalité, la douceur, la gentillesse, mais aussi la volonté féroce de cet auteur iconoclaste.
L’émotion propre à cette évocation ne viendra pas des propos off d’Agnès Varda qui garde, probablement par pudeur, une certaine distance, mais de trois jeunes filles, fans inconditionnelles de Jacques Demy, qui s’expriment face caméra, à quelques pas de sa tombe.
L’artiste aurait sûrement aimé ce panorama sincère de son œuvre, qui lui rend un bel hommage, en soulignant tout ce qui a fait son univers avec dans le désordre, la musique, les chansons, les couleurs, les marins, les femmes qui élèvent seules un enfant, le bord de mer, Nantes, la danse, une dimension sociale peu soulignée...
A ce jour, Demy est l’un des cinéastes disparus entrés au Panthéon du septième art français, avec Robert Bresson (son modèle), Jean Renoir, François Truffaut, Eric Rohmer..