Koba de Dufaux et Penet, la critique BD

Un mariage réussi entre l’URSS de Staline et l’univers des vampires dans ce one-shot signé Dufaux et Penet.

L’histoire : nous sommes à la fin des années 1940. Un Joseph Staline vieillissant mais au faîte de sa puissance débarque dans la zone où il s’était trouvé déporté dans sa jeunesse par la police du tsar, au temps où il se faisait encore appeler Koba. Cette visite n’a rien de nostalgique : il doit éclaircir le mystère d’un tableau datant de cette époque, le représentant lui et ses camarades de lutte, duquel les personnages disparaissent mystérieusement, un à un.

Notre avis : il se dégage de cet album une atmosphère étrange...... on y retrouve Staline aux prises avec des...vampires (et pourquoi pas, hein ???).

Ces vampires qui l’ont jadis fait évader en même temps que l’un des leurs de son camp de prisonniers (le flashback est d’ailleurs l’occasion de découvrir un Koba jeune à la force morale inflexible) participent à son ascension vers la gloire tout en lui refusant le don de l’immortalité, car ils se considèrent comme des spectateurs d’une histoire qui se déroule sous leurs yeux, et en aucun cas comme des acteurs.

Pourtant, le message de cet album, sa morale, sont limpides : par sa soif du sang, par l’immortalité de son nom et de son "œuvre", Staline est un vampire, bien plus terrifiant et cruel que ces créatures qui ne font que se nourrir et vivre en marge d’une société qu’ils plaignent et méprisent à la fois...d’un point de vue formel, le dessin de Penet est superbe et retranscrit à merveille le contraste entre une URSS austère subissant le joug de Staline et une communauté de vampires immortels à l’érotisme omniprésent. Un album à découvrir.