Le 26 mars 2011
- Scénariste : Lainé, Jean-Marc
S’il a commencé dans l’enseignement, c’est bien dans la bande dessinée que Jean-Marc Lainé a atterri. Devenu scénariste, il signe divers scénario dans des thèmes assez différents comme plusieurs aventures de Mickey dans son journal du même nom ou la trilogie Omnopolis chez Bamboo.
S’il a commencé dans l’enseignement, c’est bien dans la bande dessinée que Jean-Marc Lainé a atterri. Devenu scénariste, il signe divers scénario dans des thèmes assez différents comme plusieurs aventures de Mickey dans son journal du même nom ou la trilogie Omnopolis chez Bamboo.
----Interview cash
Qu’est ce qui vous a poussé à faire de la BD ?
L’amour du genre, du support, des personnages, et des décennies de lecture. Et puis, l’envie de raconter des histoires. Après, il s’est créé une familiarité naturelle avec ce média, et les premières histoires que je racontais, c’était des BD, les premiers projets construits, c’était des comics (des aventures de Doctor Doom, avec Denis Bajram). Donc le passage s’est fait naturellement. Et puis j’ai été aiguillonné par toutes les remarques de mon entourage, style « y a beaucoup d’appelés, mais y a peu d’élus » : hé bien justement, raison de plus pour essayer.Et peu à peu, la BD a fini par occuper une place essentielle dans ma vie. J’ai fait une maîtrise et un mémoire de doctorat sur le sujet. Et j’ai participé à de nombreux fanzines, donc Scarce, par exemple. Si bien que j’ai commencé à fréquenter des festivals, à croiser des gens, et à mettre des orteils dans différents milieux, comme la publicité, la communication, les couvertures de pockets, et l’édition de comics. Quand je suis devenu rédacteur chez Semic, les choses étaient lancées.
Quelles rencontres, quels mentors vous ont le plus marqué ?
Ah ça dépend sur quoi. Y en a plusieurs. Yvan Marie et Jean-Paul Jennequin, du fanzine Scarce, en premier lieu. Jean-Paul m’a encouragé à continuer de rédiger des articles pour eux, et a régulièrement soutenu mes initiatives ; il m’a même filé des tuyaux intéressants tout au long de ma carrière. Jacques Plouët, qui s’occupait du festival BD de Saint-Malo à la fin des années 80, m’a aussi accueilli les bras ouverts. Thierry Mornet a publié mes dessins dans Scarce (j’ai même fait une couverture grâce à lui), et m’a fait rentrer chez Semic comme rédacteur. Plus récemment, Hervé Richez, qui a été le directeur de collection pour Omnopolis, a été très influent. Et la rencontre récente avec Jean-Luc Istin m’a apporté pas mal.Et puis, il y a les compagnons de longue route, Denis Bajram, que je revois de loin en loin, Alex Nikolavitch, collègue scénariste que je lis et qui me lit depuis une vingtaine d’années, Jérôme Félix, autre scénariste de talent qui me donne régulièrement des conseils très pertinents…
De quoi vivez-vous ?
De tout ce qui tourne autour de la BD, en fait. Je suis parvenu à faire de la BD mon activité quotidienne. J’écris des scénarios BD, j’écris des dialogues pour des jeux vidéos, je donne des cours dans une Prépa aux métiers de l’animation à Orly, l’école Méliès, je rédige les Manuels de la BD aux éditions Eyrolles, et de temps en temps, je donne des conférences ou des formations professionnelles autour de la BD. Bref, je suis parvenu à éviter de travailler au supermarché pour survivre. Mes efforts actuels sont concentrés sur l’écriture de scénario BD. En bon casanier misanthrope, j’aimerais passer mes journées à écrire en restant chez moi, donc je travaille pour faire accepter plus d’histoires et faire de l’écriture de fictions mon activité première.Et à part ça, je vis aussi d’amour et d’eau fraîche.
Où étiez-vous samedi dernier entre 14h et 17h ?
Hmm…Sans doute dans le jardin, à couper du bois mort dans le rhododendron. Me suis pris une belle balafre à l’épaule, d’ailleurs…
Quel est votre prochain projet qui sera sous les sunlights… de bedeo of course ?
Dans l’immédiat, j’entame la rédaction du septième Manuel de la BD, consacré au lettrage, qui est souvent une activité mésestimée dans la BD franco-belge, où le lettrage et le bullage se sont considérablement appauvris depuis l’heure glorieuse d’Uderzo, Greg ou Gennaux.Ensuite, il y a le deuxième tome de 42 : Agents intergalactiques qui avance bien. À l’heure où j’écris, il y a une grosse quinzaine de planches et la couverture. L’album est dessiné par Louis, le dessinateur de Tessa, qui avait déjà réalisé le premier 42. L’album devrait sortir en début 2010.Enfin, je développe deux projets pour Soleil, un premier tome d’une série « historic fantasy » et un diptyque fantastique qui se passe en haute mer. Le premier projet est à l’étape du storyboard, et pour le deuxième, deux pages sont rentrées, et c’est très chouette.Et je viens de publier l’intégrale du Cavalier Maure, une série que j’avais animée dans Pif-Gadget, et qui est désormais publiée par un petit éditeur, le Topinambour. C’est distribué en ligne par le Coffre à BD, et je suis ravi de l’avoir sorti, c’est une série qui a beaucoup compté dans ma carrière encore jeune.
Votre BD préférée ?
Difficile. J’hésite entre la BD qui m’a le plus profondément marqué, en termes de contenu, de ton, de forme, d’écriture, et la BD que je relirais sans doute régulièrement tout au long de ma vie. Dans les deux cas, c’est un comics.La BD qui m’a le plus marqué, je crois que c’est Watchmen, de Moore et Gibbons, que j’ai découvert dans la traduction de Manchette, et que je relis dans le texte (je me méfie de la traduction récente chez Panini, mais bon, je ne la connais pas en détail).Et la BD que je relirai toute ma vie, c’est sans doute Fantastic Four. Là aussi, j’ai découvert dans Nova (après avoir découvert les personnages à la télé), et depuis, je me fais la collection Essential, qui rassemble tous les épisodes dans l’ordre chronologique. Parfois je me relis une période. Les épisodes de Wolfman (qui restent un de mes passages préférés), ceux de Simonson, la longue période De Falco, ou alors, carrément, les épisodes de Kirby.À bien y réfléchir, il y a peut-être une BD qui couvre les deux aspects, un truc très fort au niveau technique, et que je relis pour le plaisir, régulièrement, depuis des années : c’est Astérix.-
Interview strip
Comics ou manga ?
Comics
Mignola ou Moore ?
Moore (du moment que c’est du Alan)
Spip ou Milou ?
Spip
Mail ou téléphone ?
Mail
Jean ou costard ?
Jean
Crayon ou palette ?
Crayon
----Si vous étiez
Un festival
Saint-Malo. Ou Andenne.
Un objet
Un livre
Un libraire
Le libraire qui prend des exemplaires du Cavalier Maure.Sinon, Gaston Gallimard !
Un auteur mort
Jack Kirby
Un héros de bd
Ben Grimm
Un animal
Un chat
Une star de cinéma
Clint Eastwood
----Le mot de la fin pour les bédéonautes ?
C’est aussi aux « bédéastes » amateurs que je m’adresse. Je donne plein de conseils sur comment faire de la BD dans les Manuels de la BD, et régulièrement je rencontre des gens qui m’ont dit que ces bouquins les ont aidés. J’en suis ravi, je vois la communauté des lecteurs et des auteurs de BD s’agrandir régulièrement. C’est un peu dans cette logique que je participe au nouveau site labobd.com, et que je suis présent sur superpouvoir.com : pour rencontrer des gens. Comme, de plus, je ne suis pas souvent en dédicace, c’est le moyen de faire des rencontres !
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