Jason Darülo : un Platinum Hits qui sonne le glas d’une courte carrière

(C) Warner

Jason Darülo est le fruit improbable d’une décennie de produits jetables (les années 2000), où il fallait construire une image de beau gosse, si possible avec lunettes noires en club, avec des scènes de liesse viriles et machistes, sur le dance-floor, ou dans le sempiternel désert d’Arizona, avec de belles poupées et bagnoles canons pour combler les mirettes de l’ado en manque de cool-attitude. Oui, l’ado se bâtit une identité sur des images décidées par les maisons de disques.
Usher vieillissant ? Taio Cruz se devait être la réponse... mais le macho n’a pas réussi à être la relève, passons à Jason, de Miami, aux origines haïtiennes…

A l’instar des Flo Rida, Pittbull, Justin Bieber et autre Enrique Iglesias, Jason Darülo aimerait nous faire croire qu’il est né tombeur, mais la création de maison de disques est tellement énorme dans ses clips, pochettes et titres explicites, qu’elle fait injure au mythe même de Prométhée. Il est donc déjà temps de dire au revoir au jeune homme, avec un best of - oui, à l’époque des playlists, cela se fait visiblement encore -, sobrement intitulé Platinum hits. Elle vient à point pour clôturer une carrière qui aura bien du mal à trouver quelques développements originaux, car avec le temps, l’image musclée et juvénile ne peut que s’affaisser et laisser place à d’autres playboys aux tendances encore plus actuelles pour une jeunesse qui prend, casse et jette.
L’ensemble du best-of s’écoute plus aisément que le moindre album du tombeur. Les douze titres s’enchaînent sans trop de mal, avec de vrais tubes qui ravivent les souvenir très récents d’une jeunesse agitée : Watcha Say, Wiggle, Want to Want Me, Trumpets. Les sons 90s (Don’t wanna go home) ou à la Lady Gaga (In my head), dont il assura la première partie en tournée il y a quelques années, révèlent déjà l’usure du temps. Effectivement, cela date déjà.